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Courant Alternatif 298 mars 2020

Le mouvement des retraites : apogée et continuité d’une période

jeudi 19 mars 2020, par OCL Reims


Le mouvement des retraites développe quelques particularités propres à la période. Cette période de luttes sociales que l’on juge rétrospectivement assez radicales, s’ouvre avec la contestation de la loi travail en 2016.

Une effervescence sociale

On n’a pas chômé durant ces 5 dernières années. Une succession de mouvements est venue, par vagues, secouer les phares du néolibéralisme et de l’autoritarisme. Cette séquence s’est caractérisée par une succession de mouvements issus de diverses strates de la société. Elle s’est caractérisée par un nombre relativement limité de personnes en lutte mais une très forte radicalité.

Pour marquer le contraste, il est nécessaire de revenir sur la première partie du quinquennat Hollande. De 2012 à 2016, il ne se passe réellement rien sur l’aspect social. Entre espoir que la gauche fasse moins pire que les catastrophiques années Sarkozy et une sorte de mollesse face au pouvoir socialiste, le mouvement social est complètement amorphe. Le pouvoir en profite pour passer en mode rouleau compresseur des mesures anti-sociales et anti pauvres servant avec zèle les directives du MEDEF. Sans aucun mouvement à la base, les bureaucratie syndicales gardent le pouvoir total sur l’ensemble du mouvement. L’exemple le plus marquant est la loi Macron, appelée autrement « loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économique » (la classe politique est toujours très forte pour euphémiser le terme « écrasement du prolétariat ») courant 2015. Cette loi, menée par un brillant ministre de l’économie qui aura la carrière qu’on lui connaît, tranche à coups de couteau dans le code du travail, validant la possibilité de faire des licenciements collectifs, restreint des possibilité d’aller aux prud’hommes, plafonne les indemnités salariales… La réponse de la CGT est sans appel : rien. Le vide intégral. C’est à dire que la centrale appelle à une grève le 9 avril 2015 composée exclusivement de ses militants, sans mener aucun travail d’élargissement.

Dans ce marasme les militants se retournent vers Notre Dame des Landes, lutte qui s’avérera victorieuse et qui développera les bases d’une réflexion sur l’autonomie. On pourra noter aussi le mouvement des lycéens de 2013 en solidarité avec Léonarda, lycéenne menacée d’expulsion vers le Kosovo et qui permettra, 3 ans avant, de mener un embryon d’organisation au sein des lycées parisiens.

C’est en mars 2016 que le mouvement social se réveille d’un trop long sommeil. Avant même quelques balbutiements syndicaux, plusieurs dizaines de « youtubeurs » mènent une campagne d’information sur une nouvelle loi ultra libérale qui sera appelée loi travail. Une pétition en ligne signée par 2 millions de personnes appuie cette mobilisation. Cette tendance à vouloir lutter s’exprime aussi au sein des unions locales. Très vite, une date est fixée par les UD et les UL, le 9 mars. Sans que l’intersyndicale n’ait appelé à quoi que ce soit, plusieurs centaines de milliers de manifestants battent le pavé. Il y a du monde mais surtout de l’imagination. Très vite, les manifs deviennent offensives, les actions d’occupation, les AG deviennent la norme souvent en dehors ou en parallèle des organisations syndicales. Un sentiment diffus comme quoi les syndicats ne seront pas la solution germe chez les manifestants. Les syndicats finissent d’ailleurs par se ridiculiser en acceptant des parcours de manifestations scandaleux sous la pression des flics. Car le retour du mouvement social signe aussi un durcissement sans précédent du maintien de l’ordre sous la 5eme république. Et la loi travail fut exemplaire sur ce durcissement.

Une réflexion menée sur les bases des violences s’amplifie au fur et à mesure des bavures qui tombent sur les manifestants. Mais c’est une autre affaire qui va symboliser les violences de la police : l’affaire Théo. Théo Luhaka, est arrêté en février 2017 à Aulnay sous Bois avec une technique bien connue des flics : mettre une matraque télescopique dans l’anus de la personne arrêtée, ce qui a un effet paralysant. Immédiatement, la scène, filmée par un riverain, se propage sur tous les téléphones des cités d’Île de France. Le milieu militant, qui fût si prompt à ne pas parler de la révolte de 2005, réagit également immédiatement. Tensions en banlieues, grèves de lycées, manifestations à Paris et surtout un énorme tapage médiatique couplé à une dénonciation quasi unanime des violences policières ont donné lieu à un changement de paradigme sur la question des violences étatiques. Cette offensive a été intimement liée au travail politique autour de la mort d’Adama Traoré, tué par la police en juillet 2016. Cette affaire avait déjà fait grand bruit et avait distillé l’idée comme quoi la police se comportait comme une milice dans certains quartiers et pas seulement dans les manifestations.

Mais c’est en novembre 2018 que la question policière va véritablement devenir centrale dans le champ médiatique avec l’émergence des gilets jaunes. Initialement venu de groupes sur les réseaux sociaux qui protestaient principalement sur la taxation de l’essence, le mouvement lancé par quelques personnalités anonymes a vite pris une tournure contestataire. Action directe, violences, recherche permanente de la conflictualité, le mouvement des gilets jaunes, par sa radicalité, nous a tous bluffés. Il fallait avoir du culot pour oser improviser des manifestations sauvages sur les Champs Elysées et appeler directement à l’invasion des appartements de Macron. Cette explosion sociale, sans cadre, sans rien pour la canaliser mais qui répondait néanmoins à des stratégies et à des tactiques bien définies, a changé le rapport à la légalité et a déplacé la conflictualité sociale. Le conflit n’est plus uniquement dans les boites, par la grève, mais désormais beaucoup plus marqué par une radicalité de rue et de blocages économiques (en l’occurrence les ronds points). Il semble que la conflictualité peinant à exister dans les boites sans cette partie du salariat, elle s’est déplacée dans la rue et dans des blocages économiques.

Ce mouvement est l’un des rares à avoir gagné quelque chose : une fois les quartiers bourgeois ravagés à trois reprises, Macron a avancé une prime de 100 euros financée par l’état. Cela ne suffira pas à calmer l’incendie et le gouvernement choisira finalement de jouer la carte du pourrissement, tant et si bien que le mouvement des gilets jaunes n’a jamais vraiment fini.

Enfin en parallèle à tout ce joyeux bordel les secteurs plus traditionnels du prolétariat n’ont pas spécialement chômé. Une grève particulièrement dure a secoué la SNCF en avril 2018. Un mouvement étudiant assez massif contre la loi ORE mais qui est resté complètement inoffensif a marqué la même période. En 2018/2019, un mouvement de lycéens particulièrement fort agite la France malgré un black out médiatique effarant. Également, ça fait maintenant 3 ans que les profs et les soignants sont sur les dents et multiplient les grèves et actions pour lutter contre la casse sans précédent du service public.
Enfin, le mouvement écologiste confirme sa montée en puissance au sein des revendications du mouvement social traditionnel. Même la CGT, pourtant peu rompue au lait aux amandes et au fromage végan, a dû s’y contraindre : l’état de la planète (et donc de l’humanité) est une préoccupation majeure (et donc un levier de mobilisation). Les marches pour le climat, plutôt à l’initiative des lycéens, ont regroupé un nombre très important de personnes, malgré un aspect relativement inoffensif. Cela a donné lieu au groupe « Extinction Rebellion », groupe écolo « radical » (de part ses actions) qui tente d’articuler revendications sociales et écolos mais qui reste engoncé dans un citoyennisme d’un autre temps, ce qui apparaît comme fortement décalé au vu de la période.

Une nouvelle classe de militants

Comme tous les mouvements un peu larges impliquant des jeunes, nous avons vu apparaître une nouvelle génération de militants. Issus des « cortèges de tête » de la loi travail, ils ont apporté des modalités d’organisation en rupture avec la gauche. Radicaux et sans trop de complexe, ces jeunes militants nous ont bousculés dans nos certitudes et ont forcément laissé une grande bouffée d’air frais. Cela s’est vu durant les manifestations contre la loi travail : ils osaient tellement de trucs qu’on avait vraiment l’impression de s’être endormi pendant des années. Ce socle de militant a grenouillé entre 2016 et 2018 dans toutes les manifestations mais n’a pas pu se retrouver dans des organisations ou des collectifs pérennes. En effet, la queue de comète du mouvement contre la loi travail a été très compliquée puisqu’elle n’a laissé que très peu de structures dans le mouvement social. Elle a renforcé les structures pré-existantes, mais aucune forme nouvelle n’est arrivée pour proposer de nouvelles organisations. Et surtout, ces « nouveaux militants »restaient assez conformes aux normes des militants : même segment de classe, plutôt études supérieurs, gros capital culturel. Et puisque les militants restent toujours les militants, ces nouvelles personnes n’ont pas échappé aux écueils du milieu : construction (ou déconstruction épidermique) de normes, guerre de chapelles, parano radicale habituelle… On ne change pas une équipe qui perd.

Pour les gilets jaunes ç’a été radicalement différent. Nous avons vu arriver dans le milieu militant des personnes de compositions diverses, issues de classes sociales nettement plus populaires que la moyenne des intellos qui constituent la tradition radicale du mouvement social. Ces cohabitations ont posé des soucis, notamment sur le fait que les gilets jaunes ont toujours toléré en leur sein une minorité agissante de fachos ou des petits patrons. Néanmoins, ils et elles sont présents à chaque action, chaque manifestation. Si les positions un peu arrogantes, le développement d’un anti-syndicalisme pas nécessairement émancipateur posent des questions et génèrent des tensions, cette arrivée de nouvelles personnes a permis, enfin, à ce que certains militants perçoivent le rapport de classe non plus comme des livres ou de la théorie mais comme une réalité sociale structurante des rapports sociaux. Le segment de population qui ne semble pas s’être inscrit dans le mouvement social ce sont les personnes issues des quartiers populaires des grandes agglomérations. Si les lycées de banlieue sont fortement mobilisés, à l’heure actuelle, très peu d’initiatives émanent des quartiers populaires en dehors des mobilisations contre les crimes policiers racistes et des mobilisations associatives.

La police : effondrement du mythe de la république

Le changement le plus spectaculaire ces dernières années c’est bien la perception de la police. En cause : une radicalisation extrêmement inquiétante de ce corps de l’État et des directives d’une grande violence, notamment sur les manifestants.

Le durcissement policier ne date pas d’hier. Les logorrhées sécuritaires de Sarkozy ont véritablement libéré une tendance extrêmement réactionnaire quant au maintien de l’ordre et aux pratiques internes de la police. La présence de la police a été de plus en plus massive au sein des cortèges depuis plusieurs années. Les ratios policiers/manifestants ont augmenté dans des proportions inquiétantes et, dès 2012 et l’élection de Hollande, n’importe quel rassemblement était noyé par un flot de flics plus ou moins surarmés. Cette présence a été très mal vécue par l’ensemble des tendances du mouvement social (sauf le SO de la CGT qui était content de voir des manifestations si bien encadrées). Ajoutons à cela les multiples meurtres racistes en banlieue, l’affaire Rémi Fraisse, les multiples vidéos de tabassages policiers circulant sur les réseaux sociaux et la police devient un corps extrêmement clivant dans la société française : soit on la soutient corps et âme, soit on la déteste. Les manifestants se trouvant évidemment tendanciellement dans la deuxième partie les confrontations se sont multipliées depuis 2016. Mais il serait indélicat de faire reposer sur nos camarades toute l’initiative de la violence. Les flics ont développé une tendance à l’ultra violence et à la provocation particulièrement outrancière. On a pu voir des scènes délirantes de violence physique. Ces scènes ont connu leur apogée durant la « crise des gilets jaunes » où on le rappelle, 1 personne est morte, 5 personnes ont perdu l’usage d’une de leurs mains et 24 personnes ont été éborgnées. Une répression jamais vue. L’accent a été beaucoup mis sur les armes de la police et leur utilisation mais c’est bien l’usage et le comportement des policiers qui est scandaleux et non uniquement leurs armes. Leur capacité à déclencher des affrontements et ensuite les réprimer de manière extrêmement violente a été notée par les plus tièdes des manifestants. L’usage de grenades complètement disproportionné, les insultes quasi systématiques lors des contrôles, la réhabilitation des voltigeurs, les PV mensongers à la tonne, couverts par l’administration lors des arrestations, les vols des effets personnels des interpellé.es, les coups de matraques gratuits, les gazages à bout portant de personnes en fauteuil roulant, les menaces de mort sur les réseaux sociaux de la part de flics, les policiers qui sautent à pieds joints sur une personne à terre, les gazages et arrestations gratuites alors même que la manif est tout à fait calme… Toutes ces expériences vécues de manière traumatisante par les habitué.es des cortèges n’ont fait que décupler une haine de la police et de l’ordre établi. La police n’est absolument plus vue comme un service public mais comme une milice. Et c’est ce qu’elle est.

Depuis 2015 et l’instauration de l’état d’urgence, la classe politique a délégué ses responsabilités à la police afin de maintenir sa politique économique agressive. Sur-protégeant les forces de l’ordre, couvrant en permanence leurs exactions, ils ont contribué, à l’aide de syndicats policiers particulièrement réactionnaires, à renforcer l’esprit de corps de la police. Quand on entend parler des policiers aujourd’hui, on a bien l’impression de ne pas vivre dans le même monde. Un mélange entre un sentiment de paranoïa et de toute puissance transpire dans toutes les interventions de flics au JT. Cet état d’esprit détestable a servi la politique des gouvernements successifs, axés sur le sécuritaire et surtout prêts à tout pour conserver avec lui ce corps de l’état de plus en plus autonome. Les mains lui sont laissées libres et l’IGPN n’est qu’un curé tendant à laver les péchés des braves pandores avec trois pater et deux avé maria.

A partir de ce moment là, il est clair que le « compromis républicain » qui permettait aux préfecture de cogérer les manifestations n’est plus de mise. La bataille pour la rue se fait au rapport de force et à grands coups de guerre d’opinion. Ce que les gilets jaunes ont compris et appliqué, en refusant le plus souvent de déclarer les manifs.

Une évolution d’esprit, une reprise de l’autonomie

Ce que le mouvement de décembre 2019 nous confirme c’est que les syndicats ont grandement perdu de leur force. Il semble que les directions syndicales aient vraiment mis tout leur poids dans la bataille. Pourtant le rapport de force ne semble pas avoir été assez fort pour faire basculer le gouvernement, même si il reste un outil de négociation important pour Martinez et compagnie. Le mythe de la glorieuse CGT qui peut bloquer le pays a du plomb dans l’aile. Les syndicats sont faibles. Pas uniquement en termes d’adhérents mais aussi en termes d’influence. Les unions locales ne semblent pas avoir beaucoup de contacts dans les boites du privé, les quelques secteurs fortement syndiqués n’appartenant pas au service public se comptent sur les doigts de la main. Cette faiblesse contraste fortement avec la puissance politique du mouvement des gilets jaunes un an auparavant. Quand la CGT et ses centaines de permanents, ses milliers de m² de bureaux, n’arrive pas à déstabiliser le gouvernement, les gilets jaunes eux, avec aucun moyen financier préalable, aucune organisation en amont (mis à part les réseaux sociaux), ont réussi à arracher arracher cette prime et à mettre Macron dans l’embarras. Les gilets jaunes n’ont pas attendu longtemps avant de voir le lien entre cette bureaucratisation et l’inefficacité des revendications syndicales. Ce que les gauchistes rabâchent depuis des années sans offrir de proposition d’organisation les gilets jaunes l’ont capté direct ! Mais cette faiblesse syndicale était perceptible dès 2016 et l’une des caractéristiques de la période est de n’avoir pas réussi à construire une organisation extérieure au giron syndical. Aucune assemblée d’importance sur des thématique sociales ne s’est retrouvée. Les quelques tentatives (comme le Front social en 2016) étaient en fait des initiatives de tendances politiques très précises peu à même d’être fédératrices ou simplement intéressantes. Nous sommes resté.es dans un flou, appelant sans discontinuer à l’auto-organisation sans réussir à amener des propositions pertinentes. Car dans le fond, l’extrême gauche, dans toutes ses tendances, n’arrive pas à s’autonomiser des syndicats qu’elle voit comme le cœur du mouvement ouvrier. Nous sommes toujours dépendants de l’intersyndicale quand aux dates de mobilisations, aux trajets des manifs, aux appels à blocages…

L’extrême gauche n’a pas su peser en amont du mouvement sur les retraites alors même qu’elle fournit depuis 4 ans un cadre d’analyse appelant au débordement et au dépassement des forces syndicales. Cette contradiction s’explique par de multiples facteurs mais sûrement pas par la faiblesse numérique. Les milieux militants extra-parlementaires ont en effet plutôt grossi ces dernières années et gagnent en influence culturelle au sein du mouvement. Il est devenu normal de prendre la tête d’une manif syndicale, c’est dans l’ordre des choses de s’affronter avec la police, les sites d’extrême gauche et autres pages Facebook font un tabac sur internet… Aucune force ne parvient (encore ?) à concrétiser le désir d’autonomie qui s’exprime de manière très claire au sein des luttes de ces dernières années.

Durant le mouvement des retraites la montée en puissance des AG interpro a donc été une nouveauté. Des AG ont pullulé partout en France, regroupant des militants syndicaux mais aussi des non syndiqués et des gilets jaunes. Ces Assemblées ont été le moteur de toutes les initiative autres que les simples manifs traîne-savates. Elles ont été également un espace de lien entre différentes cultures politiques, se radicalisant et débattant les unes avec les autres. Reprenant à la fois des actions de type gilets jaunes (aller bordéliser les candidats de La République En Marche, faire des blocages économiques, occuper des lieux de pouvoir) et les actions plutôt syndicales (diffusions massives de tracts et d’affiches, présence sur les piquets de grève…) faisant penser à une nouvelle forme d’organisation à la base. On peut y avoir actuellement le noyau déterminé du mouvement social, ayant enfin trouvé une forme d’organisation cohérente avec l’intervention souhaitée.

A l’heure où la radicalité a le vent en poupe et où des milliers de gens en France sont prêts à se battre sans lâcher dans la durée et à assumer une certaine radicalité, il convient d’observer et d’alimenter les initiatives à la base. Battons le fer tant qu’il est chaud, et tachons que les multiples vagues qui secouent le bateau capitaliste se transforment en une vague scélérate qui balaie tous les vestiges du vieux monde.

Groupe OCL Ile de France

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