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Grève interpo du 18 octobre 2022

Si nous avons des dents, c’est pour mordre !

tract de l’OCL (Ile de France) à lire et télécharger

lundi 17 octobre 2022, par OCL Paris


**** On en prend plein les gencives

Le programme de ceux qui ont le fric, les flics et la morgue est toujours le même : maintenir les salaires les plus bas possible, briser les mécanismes de solidarité (chômage, retraite) qui existent encore pour nous forcer à accepter n’importe quel job à n’importe quel prix jusqu’à n’importe quel âge, et, pour que ça se passe sans révolte, nous matraquer la tronche et nous faire haïr le fonctionnaire ou l’étranger plutôt que le bourge ou le politicien.

Travailler pour la paie est humiliant, tellement le salaire pèse peu par rapport au prix de tout qui explose, et tellement tout l’univers au travail, fait de compétition, de management, d’absence de sens est aliénant et destructeur. Les réformes de l’assurance chômage ont rendu bien difficile de toucher son alloc et le montant bien ridicule. C’est le but de la clique qui nous dirige : tous au turbin, sans période de repos, même si c’est payé une misère. Même pour toucher l’aumône du RSA, il va falloir montrer qu’on veut vraiment intégrer à tout prix le monde merveilleux du salariat en trimant 15 à 20 heures par semaine. Pour compléter le tableau, les plus précaires d’entre nous, travailleurs immigrés sans-papiers, dont certains sont en lutte depuis des mois pour leur régularisation, n’obtiennent que le silence de l’administration, la violence de son labyrinthe dissuasif pour empêcher de faire valoir les droits les plus basiques, la matraque, l’emprisonnement et l’expulsion. Les discours stigmatisants, voire carrément racistes, aujourd’hui dominants chez les politiciens et les médias, sont là pour maintenir ces salariés surexploités loin de toute solidarité entre travailleurs et montrer un bouc émissaire. Cette précarité qu’ils devraient accepter, c’est ce que les patrons cherchent à nous imposer à tous, avec ou sans papiers.

Les futurs arrivants sur le marché de l’exploitation ne seront pas mieux lotis. Avec la réforme des lycées professionnels, le recours quasi-systématique à l’apprentissage et la volonté de briser le collège unique pour instaurer l’orientation précoce des jeunes vers le bassin local d’emploi, on sent que la bourgeoisie se prépare sa future chair à travail.

Enfin, les gesticulations des apprentis gestionnaires de l’État et de la croissance que sont les néo (ou anciens) sociaux-démocrates de la NUPES, empêtrés dans les mêmes affaires que leurs concurrents au trône, nous promettent des lendemains qui chantent (un peu). Pourtant, derrière la façade de gauche 2.0, moderne et inclusive, se cache la bonne vieille recette de ce camp : représenter une économie morale, écolo et arc-en-ciel, mais qui demandera toujours du travail pas cher et de la flicaille pour les récalcitrants. Bref, la gauche du capital.

**** ...mais il nous reste encore des dents pour mordre !

L’inflation qui grignote rapidement nos maigres salaires vient s’ajouter à une situation déjà très tendue. On nous bassine avec des explications sur la guerre, les mauvaises récoltes ou le coût des matières premières pour rendre rationnelle et acceptable la violence sociale que représente la baisse brutale de ressources que nous subissons actuellement. Et attention aux dangereux énergumènes, vandales de l’économie, qui se battent pour des augmentations de salaire : ils risqueraient d’empirer la situation, voire d’attenter aux intérêts vitaux de la Nation (comme les raffineurs) ! Qu’est ce qu’il ne faut pas inventer comme connerie pour dissuader les gens de lutter pour vivre correctement ?

Aux USA, au Royaume-Uni, des vagues de grève rares ont éclaté pour exiger une juste part du gigantesque gâteau dont s’empiffrent les détenteurs du capital. En France, les raffineurs tiennent le haut du pavé, et cela fait suite à d’autres grèves locales et sectorielles, sur la question des salaires, dans la santé, l’automobile, l’énergie, les transports, la grande distribution, la fonction publique.

La bourgeoisie, comme au moment des Gilets jaunes, sort le grand jeu médiatique, législatif et policier pour briser les révoltes. Les bureaucrates syndicaux, qui montrent aujourd’hui un peu plus les muscles – élections professionnelles obligent ! - cherchent à trouver rapidement un terrain d’entente pour éteindre l’incendie, comme c’est déjà le cas pour Esso-Exxon ou dans certaines boîtes de transports, et garder la main sur des mouvements dont ils pourront s’attribuer le mérite.

Pourtant, ces luttes ne permettent que rarement de compenser la perte de revenu, et jamais de mettre un coup d’arrêt au rouleau-compresseur qui nous broie depuis 50 ans. Ce n’est qu’en débordant tout ce qui nous sépare, nous force à négocier et à accepter des compromis (corporatisme, partis, directions syndicales et « journées d’actions »), que nous pourrons rompre avec ce système mortifère. La bourgeoisie et ses sbires ne veulent pas de grève, ou au pire garder la main sur celles qui surviennent.

À nous de nous organiser pour sortir des clous, et remettre au goût du jour, dès aujourd’hui, dans nos luttes, l’espoir d’une société débarrassée du fric et des flics.

Organisation Communiste Libertaire - Ile de France
Octobre 2022

Tract grève interpo du 18 oct 22
cliquez sur l’icone pour télécharger le tract au format pdf

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