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CA 314 novembre 2021

SAUPOUDRAGE FINANCIER ET RATISSAGE ÉLECTORALISTE

mardi 23 novembre 2021, par Courant Alternatif

Entre campagne électorale et crainte de l’explosion d’une colère légitime, le gouvernement multiplie les promesses et les annonces financières. Plan d’urgence (140 milliards), plan de relance (100 milliards), plans sectoriels et plan d’investissement, autant de gesticulations qui n’endiguent en rien le sentiment d’injustice qui grossit dans le pays…
Certes, à quelques mois des élections, tous les candidats ont de bonnes raisons de multiplier les promesses dépensières. Mais Macron, aux rênes du gouvernement et qui tient les cordons de la bourse, a évidemment de l’avance.
Alors que les plus riches se sont extraordinairement enrichis ces dernières années (et continuent à le faire) grâce à des cadeaux somptueux, entre autres en termes de baisses des cotisations sociales et de réductions voire de suppressions d’impôts, et alors que près de 10 millions de français vivent dans la pauvreté, le gouvernement concède quelques rustines, ici et là, qu’il pense propres à colmater les fractures profondes de la société.


Du saupoudrage tous azimuts et à court terme

Outre les mesures de relance liées au Covid et à ses conséquences économiques, les dépenses de l’État continuent d’augmenter. Cet été, les ministères avaient déjà obtenu que le budget s’accroisse de 11 milliards d’euros en 2022. Depuis septembre se sont ajoutées de nouvelles promesses, annoncées pour la plupart par Macron lui-même au gré de ses déplacements dans l’Hexagone. Des dépenses qui suivent une stratégie électoraliste évidente, ciblant tel ou tel public, s’adressant à telle catégorie, tel groupe d’intérêts, telle corporation ; bref, ratissant large et tous azimuts.

Les mesures les plus substantielles concernent la sécurité, ce qui ne surprend pas tant Macron tient à se montrer présent sur ce terrain. Le budget est en constante hausse pour le ministère de l’intérieur. Depuis 2017, il a augmenté de près de 18%, soit d’1,7 milliard d’euros ; s’ajoutera 1,5 milliard d’euros supplémentaires pour 2022, dont 500 millions au titre du processus de modernisation issu du Beauvau de la sécurité. Au total, 56,50 % des dépenses sont destinées à la police nationale et 39,65 % à la gendarmerie, le reste se partageant entre la sécurité civile et l’éducation routière. Il s’agit de caresser dans le sens du poil les chiens de garde de l’État, d’autant qu’ils ont tendance à grogner contre leurs maîtres et que leurs services répressifs sont et seront de plus en plus sollicités. Ce réarmement par l’État de ses politiques régaliennes se traduira, pour l’essentiel, par des mesures de recrutement, comme les 2 176 créations d’emplois prévues l’an prochain dans le cadre du plan de recrutement de 10 000 policiers et gendarmes ; mais aussi par des améliorations en matière de carrière et de rémunération [1]. A cela s’ajoute un vaste programme d’investissements en équipements : généralisation des caméras-piétons et poursuite du plan de renouvellement du parc de véhicules [2]... et, pour moderniser et simplifier le travail des pandores, numérisation des procédures et réforme des cycles d’heures de travail ; ceci afin de « doubler la présence de policiers et gendarmes sur la voie publique » d’ici à dix ans...

Des prodigalités en argent public sont prévues aussi pour d’autres secteurs.
Des mesures sont envisagées pour revaloriser les sapeurs-pompiers volontaires.

La justice bénéficie d’un budget plus important que ne le prévoyait la loi de programmation.

Le ministère de la transition écologique a obtenu que le dispositif de rénovation thermique des logements MaPrimRenov, censé n’être proposé que pendant un an, soit prolongé en 2022.

Prolongement également, jusqu’à mi-2022, des primes offertes aux patrons pour l’embauche d’apprenti.es.

L’éducation a récupéré 1,7 milliard d’euros supplémentaires, dont 700 millions pour revaloriser la rémunération des enseignants. A l’échelle de chaque professeur, ces largesses représentent entre 57 euros net par mois pour les plus jeunes (qui se cumulent dans leur cas aux 100 euros déjà débloqués en 2021) et 29 euros pour les enseignants en milieu de carrière. Une broutille quand on sait que les enseignants français souffrent d’une rémunération plus faible et d’une progression plus lente par rapport au salaire moyen de leurs collègues dans l’OCDE. Sans compter le recours de plus en plus important aux contractuels et autres précaires.

Dans le secteur de la recherche médicale, un budget de 7 milliards d’euros sera débloqué avec l’objectif de produire vingt biomédicaments « contre les cancers, les maladies émergentes et les maladies chroniques dont celles liées à l’âge ». Et ce alors que l’hôpital public manque cruellement de moyens.

Dans le contexte de baisse globale du salaire des hospitaliers, et dans la suite du Ségur de la santé, les plus bas salaires des soignants sont « revalorisés » : 37 euros de plus pour près de 500 000 agents ; cette mesure est étendue à 18 500 autres soignants du secteur social et médico-social. Pour les sages-femmes travaillant à l’hôpital, et qui sont descendues cinq fois dans la rue depuis le début de l’année pour réclamer reconnaissance et effectifs, il est promis une hausse de salaire d’environ 100 euros brut par mois et une prime de 100 euros à partir de janvier. Les trois quarts des 23 500 sages-femmes en bénéficieront, pour un gain mensuel équivalent à l’augmentation de 183 euros net déjà accordée à tous les personnels hospitaliers fin 2020 dans le cadre du Ségur de la santé. L’annonce n’est donc qu’un rattrapage partiel pour la profession et elle ne répond pas aux revendications des sages-femmes (effectifs, conditions de travail, qualité de la prise en charge des patientes et des nouveau-nés), qui continuent leur grève.
Aux 209 000 aides à domicile du secteur associatif est accordée une hausse salariale de 13% à 15%.

Pour les personnes âgées, en perte d’autonomie, il est proposé, pour financer l’intervention d’un.e auxilaire de vie à domicile, d’instaurer l’obligation d’un tarif minimum de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) de 22 euros pour tous les départements.

Aux agriculteurs, sont réservés 600 millions par an, pour une meilleure indemnisation des pertes occasionnées par les calamités naturelles ; celles-ci peuvent continuer à se produire et à s’amplifier tant que subsiste le modèle agricole actuel.

Il a été promis de verser à nouveau 50 millions d’euros d’aides au secteur de la pêche confronté aux conséquences du Brexit.

Les travailleurs indépendants, artisans, commerçants, professions libérales, etc. , qui "représentent le fil rouge" de l’engagement macronien, - " le mérite, le travail, la prise de risque et la volonté ! " - et qui ont "beaucoup souffert de la crise » (dixit Castex), bénéficient d’un plan de soutien de 300 millions annuels.

Les harkis ne sont pas oubliés pour lesquels est prévu un projet de loi « de reconnaissance et de réparation », qui comprendra une enveloppe de 300 millions.

Une somme de 1,5 milliard est destinée à Marseille.

A l’intention des sportifs et en lien avec la tenue des Jeux olympiques à Paris en 2024, un plan de 250 millions d’euros sur trois ans est annoncé pour favoriser la pratique sportive.

Macron va jusqu’à accorder des subsides supplémentaires aux refuges pour animaux, conscient qu’une frange non négligeable de l’électorat est sensible au bien-être animal : 330 projets portés par des refuges ont déjà reçu une aide de 15 millions d’euros, la mise sera doublée.

Quant aux motards, Macron leur a épargné le contrôle technique instauré à la mi-août en le suspendant immédiatement, afin de ne pas ajouter de contraintes « à un moment où nos concitoyens en ont déjà beaucoup, de contraintes », et surtout de ne pas provoquer leur colère ...

D’autres mesures ont été promises en direction des jeunes, catégorie fragile et électorat stratégique. Mais il y a beaucoup d’atermoiement autour du « revenu d’engagement » qui est sensé accompagner vers l’emploi les 18-25 ans en leur allouant une aide financière. La discussion n’est pas close : hésitation quant au nombre de jeunes que ce dispositif pourrait concerner (de 1 à 1,4 million) ; crainte que ce revenu soit considéré comme de l’assistanat, une sorte de RSA, d’où la lourde insistance sur le contrôle et la conditionnalité de son versement ; mesure jugée soudainement inappropriée vu le retour de « la croissance » et l’existence de « 300 000 emplois vacants » ; frayeur devant le coût estimé entre 1 et 4 milliards d’euros ...

Ces mesures à court terme, disparates et qui s’égrènent comme un inventaire à la Prévert, n’ont pas toutes vocation à se concrétiser dès le budget 2022. Mais toutes seront financées par l’État, donc par de la dette. Dans tous les cas, il apparaît clairement que ces quelques euros sont dispatchés aux uns et aux autres sur le mode du clientélisme électoral et pour garantir une certaine paix sociale. Le gouvernement veut montrer qu’il se soucie et qu’il est à l’écoute de toutes sortes de publics, de toutes les tranches de la société : privé, public, vieux, jeunes...

Encore du saupoudrage pour du plus long terme

Place à l’investissement et à la « réindustrialisation » ! Le dispositif de relance à 100 milliards d’euros, lancé à l’automne 2020 pour accompagner pendant un an ce qui devait être alors la sortie de crise, touche à peine à sa fin qu’un nouveau plan, centré sur l’investissement et visant à préparer « la France de 2030 », est déjà annoncé.

Certes Macron voit moins loin que E. Philippe qui, avec son parti "Horizons", veut ouvrir des perspectives pour 2050 ; mais le président se projette jusqu’en 2030, faisant miroiter le futur d’un second quinquennat, voire au-delà. Il prévoit un plan d’investissement pour l’avenir, « France 2030 », chargé de « muscler » l’économie, la formation et la recherche, de créer de nouvelles filières, de « permettre d’augmenter la croissance et la productivité » (dixit Le Maire). Ce plan se traduit, à ce stade, par une kyrielle d’annonces de nouvelles dépenses à hauteur de 30 milliards d’euros sur 5 ans (devant être complétés par des financements privés), visant à « faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain, qui, dans les domaines du numérique, de l’industrie verte, des biotechnologies ou encore de l’agriculture, dessineront notre avenir ». Cette vision à long terme se voudrait moderne, ambitieuse, tournée vers un avenir conquérant et rayonnant. Or, elle est fondée sur la vieille mais toujours vivace idéologie du capitalisme et du nationalisme : compétition, industrialisation, exploitation des ressources et des humains, croissance, technologies de pointe destructrices, recherche du profit quoi qu’il en coûte... Un plan donc des plus traditionnels et conformes qui ne cherche qu’à fournir au capitalisme du carburant supplémentaire pour alimenter son développement effréné et mortifère.

Hausse des prix à haut risque et crainte de colères sociales

Même si la mobilisation contre le passe sanitaire a faibli et qu’il semble qu’il y ait une reprise économique avec des chiffres meilleurs que prévu tant du côté du chômage, revenu à son niveau d’avant la crise (8 % de la population active) que de la croissance, revue à la hausse (1,1%), le gouvernement garde un œil sur tout ce qui pourrait cristalliser les mécontentements, surtout en période électorale.
Or, le pouvoir d’achat est l’un des principaux sujets d’inquiétude des Français... et une préoccupation politique de premier ordre du gouvernement qui craint une détérioration du climat social.

Macron voudrait effacer l’image de « président des riches » en montrant que son quinquennat a profité à l’ensemble de la population, y compris les plus modestes. Frénésie d’annonces de mesures financières (énumérées plus haut) comme autant de bonnes nouvelles à offrir à l’électorat, auto-satisfaction du gouvernement pour avoir soutenu des pans entiers de l’économie et aidé à maintenir à peu près à flots le pouvoir d’achat de certaines catégories de la population (les ménages aisés, bien évidemment, en ont le plus profité et les très riches plus encore)... cet apparent bel édifice se trouve sérieusement ébranlé par la forte hausse des prix, brutale depuis l’été mais qui était prévisible, et oblige le gouvernement à de nouvelles manœuvres et contorsions financières. Même si elle est présentée comme transitoire, la tendance à la hausse des prix menace de perdurer au premier trimestre 2022 et de se transformer en sujet fâcheux pour le gouvernement, à l’approche des élections.

Et ce n’est pas l’augmentation dérisoire du Smic le 1er octobre, surtout quand on la compare à la flambée des prix déjà à l’oeuvre et à venir, qui peut apaiser les mécontentements. La hausse du Smic s’est faite mécaniquement à 2,2% [3], en réponse dérisoire à la progression de plus de 2% des prix à la consommation. De plus, c’est ce même 1er octobre que s’est mise en place la réforme de l’assurance-chômage qui va se traduire par des montants d’indemnisation moins élevés qu’avant : en un an, quelque 1,15 million de personnes, soit 41% qui entrent dans le dispositif, auront une allocation journalière inférieure de 17% en moyenne, en comparaison de ce qu’elles auraient touché avec l’ancienne réglementation. Ce qui permet de faire une économie, à terme, de 2,3 milliards d’euros par an sur le dos des chômeurs.ses et précaires.

Le gouvernement ne voudrait prendre aucun risque. Pas question de laisser les factures flamber cet hiver, au beau milieu de la campagne présidentielle ! Aussi tente-t-il de réagir vite. En atteste sa hâte à annoncer, dès le 16 septembre, la réactivation, pour près de six millions de personnes aux revenus modestes, d’un nouveau « chèque énergie » de 100 euros, qui s’ajoutera dès décembre à celui déjà versé de 150 euros en moyenne. Cette mesure transitoire de 580 millions d’euros concerne quelque 5,8 millions de ménages. En fait, c’est une mesure très insuffisante, la part de l’énergie dans les budgets des ménages atteignant bien plus de 10 % des revenus des foyers dans certains cas.

D’autant que les prix continuent à augmenter. Cette hausse des coûts, tout particulièrement ceux de l’énergie (gaz, pétrole, électricité), produits de première nécessité et ceux de l’alimentation (hausse de plus 1,3%, et de plus 6,8% des produits frais), pèse indéniablement sur le pouvoir d’achat, et proportionnellement sur celui des plus modestes. De plus, les dépenses dites « préengagées », qui font l’objet d’un contrat (prêt immobilier, loyer, assurances) ou d’un abonnement (Internet, téléphone, plate-forme de programmes, etc.) augmentent aussi et occupent une place de plus en plus importante dans les budgets des Français. Elles représentaient un quart des revenus des ménages en 2001, mais ont gonflé pour atteindre un tiers en 2017 (France Stratégie, août 2021).

Revus chaque mois, les tarifs réglementés du gaz concernent un peu plus d’un quart des 10,7 millions de foyers en France. Ces prix ont augmenté de 8,7 % depuis le 1er septembre, après plus de 5 % en août et près de 10 % en juillet, pour une hausse totale, depuis 2019, de 16,7 %. Et à compter du 1er octobre, la hausse est encore de 12,6 % par rapport au mois précédent [4]. Le gouvernement dit vouloir « frapper un grand coup » face à la flambée des tarifs du gaz, qu’il juge conjoncturelle : plutôt que de baisser la TVA - qui est de l’ordre de 20% pour la consommation d’électricité et de gaz - comme demandé par l’opposition et des associations de défense des consommateurs, il annonce un « bouclier tarifaire », qui prévoit de bloquer le prix réglementé du gaz... Dans un premier temps, il envisageait ce blocage jusqu’en avril, mais cette échéance rendait trop évidente une visée électoraliste, les présidentielles ayant lieu au printemps. Aussi, la mesure s’étendra-t-elle jusqu’à la fin 2022. Les consommateurs devront alors payer le gaz plus cher que le cours du marché afin de rembourser aux opérateurs les sommes qu’ils ont déboursées en plus pendant l’année sans pouvoir les facturer .. Ainsi, ledit bouclier n’est qu’une une simple opération de trésorerie : les prix sont bloqués... et ce après que la hausse de plus de 12% du gaz a eu lieu, dont on nous fait croire qu’elle est conjoncturelle et que ce sera la dernière à entrer en vigueur... et c’est bien le consommateur qui paiera la note, mais un peu plus tard.

Côté électricité, les tarifs réglementés, révisés à un rythme biannuel, concernent près de 23 millions de foyers sur les 33 millions raccordés au réseau électrique. En août, la hausse était de 0,46 %, après celle de 1,6 % en février. Et pour le début de l’année 2022, cela devrait être bien davantage, environ plus 12 % en février. Le gouvernement a annoncé qu’il baisserait la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), afin de limiter la hausse sur la facture des consommateurs à 4 % pour les premiers mois de 2022. Là encore, il s’agit d’une mesure transitoire, un expédient de court terme, qui ne permet en rien de mettre un coup d’arrêt à la spirale inflationniste des prix de l’électricité, qui ont augmenté de 50 % au cours des dix dernières années.

A ces hausses des prix de l’énergie s’ajoute celle des carburants, une augmentation en neuf mois de 13 % pour le gazole et de 15 % pour le super sans plomb. Le gouvernement joue à nouveau le pompier pour éviter l’embrasement de la colère à l’approche de l’hiver. Il est inquiet d’un retour éventuel des gilets jaunes dans l’espace public, mouvement qu’avaient déclenché à l’automne 2018 l’augmentation des impôts sur l’essence et l’annonce de la mise en place d’une « taxe carbone » des carburants. Aussi a-t-il décidé de distribuer une petite prime de 100 euros par mois, « indemnité classe moyenne » que toucheront ceux et celles qui gagnent mensuellement moins de 2000 euros net, soit 38 millions de personnes.

Ces mesurettes, si elles cherchent à répondre, en urgence et à courte vue, à la hausse des prix du gaz, de l’électricité et du pétrole, s’inscrivent dans l’accompagnement d’un modèle de croissance et de développement toujours plus énergivore et destructeur.

Des mobilisations en vue ?

Certes les Gilets jaunes sont repartis, mais assez petitement encore, sur certains ronds-points et en manifestation, les 16 et 23 octobre. Même si les « prodigalités » macroniennes sont considérées comme une piètre obole et qu’elles ne parviendront pas à endiguer le mécontentement des prolétaires, la reprise d’un mouvement social d’ampleur reste très incertaine. Le fait est que Macron a tiré quelques leçons des mobilisations intenses que son quinquennat a connues. Fini à présent ses petites phrases assassines, ses propos méprisants, ses attitudes pleines de morgue. Le président cherche à donner le sentiment que l’État est un grand protecteur, prodiguant des « boucliers » qui plus est à l’égard des moins fortunés, avec l’intention de s’attirer des sympathies électorales mais aussi de désamorcer ce qui pourrait alimenter une combativité collective.

Ce devrait être sur le terrain des salaires et des conditions de travail dans les entreprises, pour exiger des patrons qu’ils rognent sur leurs profits et qu’ils augmentent la part de la plus-value qu’ils extirpent du travail des salarié.es, que des luttes pourraient ébranler un peu les exploiteurs et leur système. Elles sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui, même si encore dispersées et pas encore généralisées ni coordonnées.

Kris, le 25/10/2021

Notes

[1La masse salariale de la mission « sécurités » a progressé de plus de 1,2 milliard d’euros entre 2017 et 2021

[2Macron a annoncé que, "fin 2021, plus de 700 casernes et commissariats auront été modernisés et 30 000 véhicules achetés » et, d’ici au printemps, « les deux tiers du parc automobile auront été changés », soit la livraison de 11 000 véhicules dans les prochains mois

[3Le smic est à présent de 1 589,47 euros brut par mois (10,48 euros/heure) pour une personne à temps plein, soit un gain de 34,89 euros

[4La hausse moyenne des tarifs est de 31 % depuis le 1er janvier 2020 et de presque 52 % depuis le 1er janvier 2021

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