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CA 328 mars 2023

Big BROTHER 328

jeudi 23 mars 2023, par Courant Alternatif


Vinci Autoroutes flique ses « hommes en jaune » qui risquent leur vie
Au début de l’été 2022, avant les premiers départs en vacances, Vinci Autoroutes a lancé une campagne de sensibilisation à la sécurité de ses agents. « Chaque semaine en moyenne, un véhicule d’intervention est heurté sur le réseau », révèle-t-elle. Les chiffres sont effrayants : en 2022, 168 accidents ont impliqué des ouvriers autoroutiers sur l’ensemble du réseau français, 76 véhicules ont été heurtés, quatre agents tués. C’est la première année depuis 2017 que des « hommes en jaune » meurent en intervention.
Face à ce terrible constat, les sociétés concessionnaires ne se contentent pas de sensibiliser les automobilistes. Comme l’a découvert « Mediacités », Vinci Autoroutes, la filiale du groupe de BTP qui exploite la moitié des autoroutes françaises, mène en interne une véritable chasse aux accidents du travail parmi ses agents autoroutiers, entre incitations financières qui posent question et surveillance vidéo… notamment à l’aide de drones !
« Depuis l’accident du 5 avril 2022 où un ouvrier autoroutier a été fauché sur A9 par un poids lourd, la surveillance est permanente, dénonce un représentant du personnel d’Autoroutes du Sud de la France (ASF), filiale de Vinci Autoroutes. La direction regarde les vidéos des caméras placées le long des voies et des sanctions tombent si l’ouvrier n’a pas respecté précisément la procédure. »
Ce genre de procédure est amené à devenir récurrent sur le réseau ASF : d’après un document confidentiel présenté en comité social et économique (CSE) en octobre 2022, 22 télé-pilotes de drones ont été formés. Les caméras volantes viendront s’ajouter à celles fixes déjà installées sur le réseau, afin de « disposer d’images sur un événement non prévu ».
D’après des informations recueillies par « Médiacités » au sein d’ASF, plusieurs licenciements ont fait suite à des procédures disciplinaires dans lesquelles des enregistrements vidéo lors d’interventions de sécurité sont retenus contre le salarié. « Ces pratiques, selon nous, sont illégales. ASF n’a pas les autorisations des administrations compétentes », dénonce un représentant du personnel.
« Les ouvriers sont en permanence surveillés et géolocalisés, dénonce un autre délégué syndical chez Vinci Autoroutes. Ils ne savent plus ce qu’ils ont le droit de faire ou de ne pas faire. » Ces pratiques sont-elles propres à la branche autoroutière du géant du BTP ? Chez SAPN, filiale du groupe Sanef, un représentant de FO assure qu’on « n’en est pas encore à l’usage de la vidéosurveillance, mais les procédures disciplinaires se multiplient contre les ouvriers. »
L’évolution des effectifs et de l’âge des ouvriers autoroutiers les rendent aussi de plus en plus incompatibles avec la réalité du terrain. Chez ASF, depuis 2013, le personnel qui intervient sur les voies a diminué de 23%, soit 322 postes supprimés, essentiellement des départs à la retraite non remplacés. Une situation qui n’est pas propre à la filiale de Vinci : depuis la privatisation des sociétés d’autoroutes en 2006, les effectifs ont baissé de 30% en moyenne. Conséquence : les « hommes en jaunes » interviennent de plus en plus souvent seuls, là où ils étaient en équipe de deux, voire trois, il y a encore quelques années.
Sans surprise, les zones d’intervention se sont étendues. Chez Escota (filiale de Vinci Autoroutes qui exploite les autoroutes entre Marseille et Nice), les patrouilleurs d’astreinte couvrent désormais un périmètre de 150 kilomètres, alors qu’auparavant leur secteur s’étendait sur une soixantaine de kilomètres. « Lorsque vous êtes seul, que vous avez plus de 50 ans et que vous devez faire 300 kilomètres dans la nuit pour porter assistance à un automobiliste, cela peut devenir compliqué », estime un délégué du personnel.
De fait, conduire de nuit, courir pour intervenir au milieu du trafic ou sauter par-dessus le parapet pour se mettre à l’abri en cas d’urgence demande une bonne condition physique. Or, d’après un rapport d’expert-comptable présenté au CSE d’ASF, plus de la moitié des salariés, tous postes confondus, a plus de 51 ans et le vieillissement des salariés est particulièrement marqué parmi les ouvriers.
Sources : médiacités.fr

413 milliards d’euros en plus pour l’armée !
Le 20 janvier 2023, le président présentait ses vœux aux forces armées. Et il annonçait un chèque mirobolant pour les militaires. La « loi de programmation militaire » va donner 413 milliards d’euros supplémentaires à l’armée ces 7 prochaines années, soit 57 milliards par an ! L’ordre de grandeur est vertigineux : les dépenses totales de l’État français par an représentent autour de 500 milliards d’euros tout compris. L’armée devient un État dans l’État, dont le budget a doublé ces dernières années, alors que l’urgence serait d’aller vers le désarmement et la paix. Avec cette somme colossale, Macron annonce vouloir développer « une économie de guerre ». Ça fait froid dans le dos.
Rappelons qu’en décembre 2022, Macron faisait passer la loi dite LOPMI (loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur). Elle prévoit de distribuer 15 milliards d’euros aux forces de l’ordre ces cinq prochaines années, en plus du budget déjà énorme du ministère de l’Intérieur. Cette loi prévoit la création de 8 500 postes supplémentaires de policiers et gendarmes, 200 nouvelles brigades de gendarmerie, onze nouvelles unités de forces mobiles « spécialisées dans l’intervention rapide », et le doublement du nombre de policiers sur l’espace public.
Le gouvernement français n’arrive pas à trouver 12 milliards d’euros par an pour combler le prétendu déficit du système des retraites mais débloque sans problème des centaines de milliards pour les forces répressives et militaires. Le gouvernement semble tester jusqu’à quel niveau de mépris et de mensonge il peut aller sans provoquer une explosion généralisée.
Source : contre-attaque.net

Pratiques d’espionnage de la police française
Contre le collectif Bassines Non Merci
Le porte-parole du collectif Bassines Non Merci, Julien Le Guet a de nouveau été la cible d’un modus operandi de surveillance digne des enquêtes criminelles les plus sensibles. Jeudi 19 janvier 2023, son garagiste a retrouvé un petit boîtier noir méticuleusement dissimulé sous l’essieu avant gauche de son camion. Après vérification, on lui confirme que ce dispositif est un traceur, numéroté « 2919 », qui permet à la police de le géolocaliser en temps réel.
Ce nouvel épisode du « Watergate du Marais poitevin », débuté en mars 2022 suite à la découverte d’un ensemble de matériel de surveillance militaire devant le domicile du père de Julien Le Guet, confirme l’intensification de la criminalisation et de la répression des militants écologistes. Après avoir d’abord nié avoir connaissance de ce matériel, la préfète Dubée avait dû avouer piteusement trois jours après la découverte du matériel de barbouzerie, qu’il s’agissait de matériel appartenant à la police nationale.
En à peine un an et demi nous dénombrons déjà plus d’une cinquantaine d’auditions libres de militants, une douzaine d’inculpés avec des dossiers de centaines de pages, une note des renseignements territoriaux et une menace de dissolution des Soulèvements de la Terre, des caméras dissimulées, ou encore des mises sur écoute, filatures, perquisitions et interrogatoires
Contre les Tanneries et le quartier libre des Lentillères à Dijon
Deux dispositifs de vidéosurveillance camouflés dans des boîtiers accrochés au sommet de poteaux électriques ont été découverts au mois d’octobre 2022. Ils pointaient vers des accès aux Tanneries et aux Lentillères et permettaient de filmer les rues, les zones de parking et les entrées piétonnes des lieux d’activités et de résidence. Ces appareils étaient composés d’une caméra à globe orientable et d’une antenne de transmission des données, ils étaient alimentés par le biais du poteau électrique. Passé le premier moment d’incrédulité, des recherches ont permis d’attester une surveillance de longue durée.
Des photos privées et de google street view permettent d’attester la présence de telles caméras depuis au moins 2019, sur des périodes de plusieurs mois. Après la découverte du dispositif situé au fond de l’impasse des Tanneries, celui situé devant les Lentillères (rue Amiral Pierre) s’est volatilisé sous l’action d’un groupe d’intervention envoyé par les services de renseignement.
Contact : stopsurveillance@riseup.net
Sources : Communiqués de presse

« Malfaiteurs » de Bure : une relaxe quasi-générale en appel
Les juges ont relaxé 4 des 7 militants antinucléaires de Bure (Meuse), poursuivis depuis 2018 pour participation à une manifestation ; une décision qui tranche avec les énormes moyens débloqués par l’État dans cette procédure.
Quatre ans d’enquête, des écoutes, des fouilles d’ordinateurs, une équipe de gendarmerie spécialement missionnée, un juge d’instruction et un procureur mobilisé quasiment à temps plein… Les énormes moyens débloqués — 1 million d’euros — dans l’affaire des opposants au projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires, à Bure (Meuse), apparaissent démesurés au regard du verdict prononcé ce 26 janvier par la cour d’appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Les juges ont décidé de relaxer quatre des sept militants antinucléaires poursuivis depuis 2018. Les trois autres sont condamnés à quatre mois de sursis simple pour participation à un attroupement, avec mention au casier judiciaire. Ils risquaient des peines allant de huit mois de prison avec sursis à douze mois de prison ferme.
« Nous sommes soulagés par ces relaxes que nous réclamons depuis trop longtemps », réagit Maître Florian Régley, l’un des avocats de la défense. « Rappelons que l’une de ces personnes relaxée a été privée de liberté pendant sept mois et demi, et que les autres ont eu l’interdiction de se voir pendant trois ans ! »
Source : reporterre.net

Collaboration entre le maire de Reims et Thalès
StreetPress a révélé la collaboration entre le pouvoir municipal de Reims et le géant français de la défense, Thalès. À partir de 2021, la police municipale a utilisé un algorithme vidéo utilisant l’intelligence artificielle pour analyser ses ressortissants.
Si vous avez déjà flâné aux alentours de la cathédrale Notre-Dame de Reims (51), vous avez peut-être été analysé par une intelligence artificielle. L’outil « Savari », conçu par le géant français Thalès, a été intégré aux caméras de surveillance de l’agglomération et utilisé par la police municipale, pour une expérimentation d’un an. Le but : repérer automatiquement des regroupements ou des intrusions, et identifier des armes ou des véhicules. À la différence de la vidéo-surveillance classique, ce type d’outil peut conduire à « un traitement massif de données à caractère personnel, y compris parfois des données sensibles », explique la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) dans un rapport publié en juillet 2022.
Au grand dam des rémois.es et des élus de l’opposition, Arnaud Robinet, maire de la ville depuis 2014, affilié au mouvement Horizons d’E. Philippe, aurait, très certainement, décidé de cette collaboration avec Thalès lors d’un séminaire (salon des maires et des collectivités locales) pendant lequel les entreprises « marchandes de mort » tiennent des stands pour draguer les élus.
En fait, A. Robinet a anticipé l’article 7 adopté le 24 janvier par le Sénat qui autorise ces expérimentations de caméras dotées d’algorithmes à compter de cette année en vue des JO de 2024 à Paris.
Ce n’est pas un hasard si Thalès a réussi à vendre son outil à la « cité des Sacres », particulièrement friande de caméras de surveillance. Arnaud Robinet en a fait un argument de campagne. Depuis 2014, pas moins de 218 caméras supplémentaires ont été installées dans l’agglomération rémoise, qui n’en comptait que 36. Le maire adepte de la rengaine sécuritaire a même inauguré en 2016 un Centre de Surveillance Urbain (CSU) au sein de l’hôtel de police où 120 agents observent les images 24h/24 et 7 jours sur 7.
Arnaud Robinet a dû mettre le prix pour acquérir le tout nouveau produit du géant de l’aérospatial. Dans le budget de la ville, pour son second mandat qui a commencé en 2020, pas moins de sept millions d’euros sont dédiés à des investissements pour la vidéo-surveillance et l’équipement de la police municipale.
Source : streetpress.com

Un SDF envoyé en prison pour avoir squatté une maison abandonnée !
Selon un article du « Parisien » paru le 31 janvier 2023, « un sans-abri a été envoyé en prison pour avoir squatté la maison d’une personne âgée partie à l’Ehpad ».
Âgé de 28 ans, à la rue depuis plusieurs semaines et en situation irrégulière, ce sans-abri algérien a été condamné en comparution immédiate le lundi 30 janvier à 8 mois de prison par le tribunal correctionnel d’Évry, pour avoir squatté un pavillon vide à Savigny-sur-Orge et pour avoir, auparavant, utilisé un véhicule volé pour y dormir la nuit (précisément pour cette raison il a été condamné pour recel).
La Justice française a donc décidé de punir et d’emprisonner une personne qui a préféré dormir dans un véhicule puis dans une maison vide plutôt que de dormir dans la rue en plein mois de janvier. La Justice de classe, qui est aussi une Justice raciste, montre une fois de plus son véritable visage : préserver et privilégier la propriété privée plutôt qu’aider les personnes démunies.
Selon le journaflic du « Parisien », c’est « la vigilance des voisins, chargés par leur voisine partie dans une maison de retraite de surveiller le pavillon, qui a permis de mettre fin samedi à cette violation de domicile »… Alors déjà, ce n’est pas une violation de domicile, puisque la maison était vide et de fait abandonnée. Ensuite, comment s’opposer décemment à l’occupation d’une maison vide par une personne qui sans ça n’a pas d’autre solution que de dormir dans la rue ?
En France depuis 2016, le sans-abri a indiqué lors de son procès qu’avant d’occuper cette maison, il dormait dans une voiture depuis une vingtaine de jours : « Il faisait vraiment trop froid… C’est pour ça que je suis entré dans cette maison. (…) J’ai observé et j’ai vu qu’il n’y avait pas de lumière depuis 15 ou 20 jours. C’est pour ça que je suis entré. Je pensais qu’elle était abandonnée. »
Il se trouve que cette maison était effectivement à l’abandon, mais la juge, a répliqué : « Mais elle n’est pas abandonnée cette maison ! Elle a une propriétaire et des voisins qui la surveillent. Un jardin en friche ne veut pas dire qu’une maison est abandonnée. » Le jardin en friche, pas forcément, mais une maison vidée et délaissée parce que sa propriétaire est en maison de retraite, si, ça signifie que la maison est abandonnée.
Et tant qu’il y aura des maisons vides et des gens qui dorment dans la rue, le squat sera nécessaire et justifié.
Tant qu’il y aura des gens propriétaires de plusieurs logements, et d’autres qui ne possèdent rien du tout, le squat sera nécessaire et justifié pour combler le fossé des inégalités sociales.
Source : fr.squat.net

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