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CA 330 mai 2023

Big Brother 330

vendredi 26 mai 2023, par Courant Alternatif


413 milliards d’euros pour l’armée !
Macron avait annoncé, le 20 janvier, que la France consacrerait 413 milliards d’euros à ses armées pour les sept années à venir (Voir CA 328 sous cette rubrique). C’est la loi de programmation militaire qui fixe ce budget et qui sera voté au Parlement mi-mai.
Le projet de loi est sorti le 4 avril et on en sait un peu plus sur les grandes lignes de la répartition de ce "pognon de dingue" même si ce projet n’a pas encore été voté.
L’arme nucléaire sera modernisée, tout laisse à penser que cela coûtera aux français.es au moins 58 milliards d’euros d’ici 2030. Cette modernisation est en « totale contradiction avec l’esprit et la lettre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), et s’inscrit toujours contre le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), nouvelle norme internationale adoptée par 122 États au sein des Nations unies », a réagi Jean-Marie Collin, directeur d’ICAN France (branche française de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires). Mais Macron et certainement le Parlement s’assoient dessus !
Autre chantier coûteux et qui était porteur voici encore quelques années de questions éthiques : l’équipement des armées françaises en drones tueurs. Rappelons ici que l’armée française a utilisé pour la première fois au Mali, le 21 décembre 2019, ces drones tueurs. Quatre années plus tard, tout débat éthique a disparu, il s’agit maintenant de "sauts technologiques" à ne pas rater ! L’armée française va s’équiper de « drones tactiques », de « drones de contact » et de « munitions téléopérées » – terme pudique pour désigner ce qui est plus communément appelé « drones kamikazes ». Ces derniers « apporteront performance, précision et létalité avec un rapport coût/efficacité favorable », précise le projet de loi. Au total, cinq milliards d’euros seront consacrés à l’équipement en drones et en robots terrestres.
La programmation militaire n’est pas qu’affaire d’armes et de finances : elle est aussi question de ressources humaines. En la matière, l’exécutif a un credo : si elle veut gagner des guerres à l’avenir, la France doit « accroître ses forces morales ». C’est ainsi que le projet de loi détaille une série de mesures qui, mises bout à bout, dessinent l’image – inquiétante – d’une société militarisée du collège à la maison de retraite : doublement du volume de la réserve opérationnelle pour atteindre 105 000 volontaires en 2035, âge maximal de service des réservistes augmenté à 70 ans (voire 72 pour certaines spécialités), création d’un système d’« apprentis militaires » (qui, malgré leur statut de mineurs, pourraient travailler de nuit), réquisitions de biens et de personnes facilitées en cas de menace « prévisible » (et non « immédiate ») sur la Nation. Le Service national universel (SNU), lui, n’est pas budgété dans le projet de loi – mais il n’est pas abandonné pour autant ! Nous y reviendrons !
Source : Médiapart

Plus de 120 000 blessés dans les manifs depuis 2015 dans le monde !
L’association médicale Physicians for Human Rights (ONG créée en 1986, qui documente et plaide contre les atrocités de masse et les graves violations des droits humains dans le monde, en lien avec la médecine), le Réseau international d’organisations des droits civiques (Inclo) et la fondation britannique Omega ont épluché les compte-rendus médicaux dressés, entre autres, lors du mouvement des gilets jaunes en France, des défilés antiracistes Black Lives Matter ou des manifestations pro-démocratie à Hong Kong et en Birmanie.
Sur la base de ces informations, forcément parcellaires, leur rapport "Lethal in disguise" (la mort déguisée) décrit l’impact sanitaire des armes non létales utilisées par les polices du monde entier face à "l’exercice légitime d’un droit démocratique".
Selon ce rapport, grenades lacrymogènes et autre irritants chimiques ont blessé 119.113 personnes au cours des sept dernières années, dont 4% ont eu besoin d’une hospitalisation ou d’une opération chirurgicale. Au moins quatorze personnes sont mortes après avoir inhalé ces gaz. Les projectiles dites "de défense", dont les balles en caoutchouc, ont pour leur part blessé 2.190 personnes, dont 65% au niveau des yeux.
Au moins 945 ont des séquelles à vie et 12 sont mortes suite à cet impact, décomptent ses auteurs qui décrivent aussi les conséquences des grenades assourdissantes, des canons à eaux ou des matraques.
Source : franceinfo avec AFP

L’affaire Vincenzo Vecchi va-t-elle enfin être close ?
Comme celles de Rennes et d’Angers avant elle, la cour d’appel de Lyon a refusé, vendredi 24 mars, de renvoyer Vincenzo Vecchi en Italie. Ce militant risque 12 ans de prison dans son pays natal pour avoir participé au contre-sommet de Gênes, en 2001 (voir article dans CA 326).
Comme après les décisions des cours d’appel de Rennes et d’Angers qui lui étaient favorables, le ministère public va-t-il former un pourvoi en cassation, et renvoyer l’affaire devant une autre cour d’appel ? Là, c’est encore juridiquement possible !
Mais, la cour d’appel de Lyon a rendu une décision très forte où elle déclare que « cette situation personnelle, rapportée d’une part, à l’ancienneté des faits, pris dans leur ensemble, commis en juillet 2001, soit il y a plus de 21 ans et, d’autre part, à une gravité concrète de l’infraction de dévastation et pillage objectivement modérée le concernant […] conduit à considérer que la remise constituerait une atteinte disproportionnée aux droits au respect à la vie privée et familiale de Vincenzo Vecchi ».
Le comité de soutien, qui a permis à la cause de Vincenzo Vecchi d’être opiniâtrement défendue et connue nationalement, est de 250 membres. Ils ont travaillé plus de 30 000 heures bénévolement. Cela a représenté plus de 15 000 kilomètres parcourus par chacun des membres les plus actifs du comité. Plus de 660 publications ont été rédigées. Il y a eu 11 audiences. 50 magistrats, 7 avocats et de nombreux conseils ont travaillé sur l’affaire. La défense de Vincenzo Vecchi a coûté 58 000 euros, dont 43 000 euros engagés en frais d’avocats et de justice…
Sources : article d’Eric Vuillard paru dans l’Obs et repris par médiapart.

Des instances internationales se penchent sur la répression en France !
La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) accréditée auprès de l’ONU, a décidé d’alerter les instances internationales à propos des interpellations de masse en France. Plusieurs milliers d’arrestations ont eu lieu en deux semaines, essentiellement à Paris, pour écraser la contestation montante suite au 49-3. La CNCDH saisit les mécanismes de surveillance des Nations Unies quant aux agissements des forces de l’ordre et l’arrestation de journalistes durant les manifestations.
De même, la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a dénoncé le 24 mars un « usage excessif de la force » envers les manifestants. Elle a précisé que « les actes de violence sporadiques de certains manifestants ne sauraient justifier l’usage excessif de la force par les agents de l’État […] Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion ».
La France est régulièrement rappelée à l’ordre sur les libertés fondamentales au même niveau que l’Italie ou la Hongrie, pays gouvernés par des néofascistes. Macron serait-il une nuance de l’extrême droite ? Le Conseil de l’Europe appelle les autorités françaises à « permettre l’exercice effectif de ces libertés, en protégeant » les manifestants et les journalistes « contre les violences policières ».
L’ONG Amnesty International a publié un communiqué : « depuis janvier 2023, des manifestations ont lieu partout en France. Nous alertons sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalés dans plusieurs médias ». Amnesty International rappelle aussi « que la participation aux manifestations non déclarées n’est pas un délit ».
De grands journaux allemands d’opinion pourtant centriste ont décrit la France comme un « Absurdistan autoritaire » et même un pays à la veille du fascisme, faisant un parallèle avec « la République de Weimar finissante ».
Source : Contre attaque

La France légalise la surveillance biométrique
L’article 7 de la loi sur les Jeux olympiques a été adopté le 23 mars par l’Assemblée, actant l’entrée formelle de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le droit français, jusqu’en mars 2025, six mois après les Jeux Olympiques.
La VSA a pu être légalisée sur la base de mensonges.
Le mensonge de la biométrie : le gouvernement a répété et inscrit dans la loi que la VSA ne relevait pas de la surveillance biométrique. C’est totalement faux. Cette technologie identifie, analyse, classe en permanence les corps, les attributs physiques, les gestes, les silhouettes, les démarches, qui sont incontestablement des données biométriques.
Le mensonge de l’utilité : Le gouvernement a réussi à faire croire à une nécessité, fabriquée de toute pièce, pour « repérer les colis suspects » ou « prévenir les mouvements de foule », comme s’il n’y avait pas d’autres méthodes pour résoudre ces problèmes de sécurité
Le mensonge technique : l’application principale de la VSA consiste à identifier des comportements que la police aura préalablement définis comme « suspects ». Arbitraire et dangereux par essence, le fonctionnement de ces algorithmes n’a jamais été expliqué par le gouvernement : et pour cause, il n’est sans doute pas compris par la majorité des décideurs…
Derrière l’adoption de cet article 7 sur la vidéosurveillance biométrique, il y a aussi la victoire d’un lobby. Mêlant multinationales de la sécurité, start-up de l’intelligence artificielle et décideurs publics adeptes de la répression, ce lobby avance ses pions pour récupérer les parts d’un marché estimé à plusieurs milliards d’euros, bien loin de toute notion de transparence et de débat public.
Cette première légalisation de la vidéosurveillance automatisée va nécessairement ouvrir la voie à toutes les autres technologies de surveillance biométrique : audiosurveillance algorithmique, reconnaissance faciale, suivi biométrique des personnes a posteriori…
Source : laquadrature.net

Répression de la jeunesse
Dans tout mouvement social, la mobilisation de la jeunesse peut jouer un rôle déterminant, le pouvoir le sait !
Lorsque l’encadrement et la répression interne aux structures éducatives ne suffisent plus pour empêcher les blocages, les flics interviennent sans aucune retenue. C’est ainsi que des centaines de jeunes ont font l’objet d’une répression d’une violence inouïe avec des gardes à vue de 36 heures, des insultes, des humiliations, des violences sexuelles, le vol de leur portable,….
Des exemples ne manquent pas comme le montre la vidéo postée sur "contre attaque" où l’on voit des adultes en uniforme, tenant en joue des adolescents avec des armes de guerre, des flics appuyant de leur poids sur le corps d’un lycéen. Ce sont les images de Conflans-Sainte-Honorine, près de Paris, du jeudi 6 avril.
Cela peut même aller plus loin ! Valentin, étudiant en BTS audiovisuel au lycée Suger à Saint Denis (93), a été victime d’une agression inqualifiable au soir du mardi 21 mars, de la part de deux policiers à moto, accompagnés d’un agent de la BRAV-M à pied alors que cet étudiant courait, pour éviter d’être frappé par la police, il a été percuté, de dos, par l’un des motards. Dans sa chute, sa tête a heurté le trottoir, occasionnant un traumatisme crânien. Le motard lui a ensuite roulé sur le corps, occasionnant une sévère entorse de la cheville et des hématomes sur les jambes ; ses blessures, constatées et soignées aussitôt à l’hôpital, lui ont valu une Incapacité Totale de Travail de 8 jours.
Sources : Enseignant.e.s en lutte, contre-attaque.net

Les armes de guerre de la police française
Dans leur compte-rendu final des opérations de maintien de l’ordre à Sainte-Soline, les forces de répression ont omis l’utilisation des grenades GM2L Le général d’armée C. Rodriguez évoque « simplement » « 5 015 grenades lacrymogènes tirées, 89 grenades de désencerclement GENL, 40 dispositifs déflagrants ASSR et 81 tirs de LBD », mais ne parle aucunement des GM2L.
Cet oubli pose question alors que BFMTV reprenait au lendemain de la manifestation, un premier décompte du ministère de l’Intérieur parlant de 260 grenades GM2L lancées sur les manifestants.
« Ces 260 grenades GM2L équivalent à 11 kilogrammes d’hexocire (explosif 1,6 fois plus puissant que le TNT) d’après le collectif désarmons-les.
Rappelons ici que le 10 novembre 2022, les autorités ont passé un appel d’offres pour acheter 840 000 grenades GM2L supplémentaires et équiper massivement les forces de police dans les quatre années qui viennent. Cette grenade entre dans la catégorie des armes de guerre.
Mediapart avait révélé que cette grenade comportait de graves défaillances techniques. En réponse, Darmanin avait, le 1er juillet 2021, restreint son usage et interdit le lancer à la main à cause notamment d’un dysfonctionnement du bouchon allumeur qui risquait de blesser gravement le… lanceur…

La grenade GM2L était censée être moins dangereuse que ses prédécesseures (GLI-F4 et OF F1).. Son usage intensif à Sainte-Soline contre des manifestants prouve l’inverse et révèle le cynisme des autorités
Source : Reporterre.net

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