CA 345 décembre 2024
vendredi 27 décembre 2024, par
L’an passé le 11 novembre, la Coordination Régionale Anti Armements et Militarisme 42 avait organisé, à Saint-Étienne la première manif antimilitariste (et chantante !) - depuis des lustres - contre les cérémonies officielles de la grande boucherie de 1914-1918.
Cette année, et là aussi c’est une première, elle a organisé le 10 novembre des rencontres antimilitaristes ouvertes.
En introduction, un montage vidéo montrait la symétrie entre les propagandes russes et occidentales autour du conflit en Ukraine : bon droit, justice, inhumanité de l’ennemi, qualité des armements, bonté du vainqueur, justesse des objectifs de guerre...
Une première intervention a montré les multiples facettes de la militarisation de la société : lois (ordonnances de 1959, protocoles Armée-Éducation de Hernu et Savary, loi sur les agents de l’étranger...), économie, idéologie.
Cette première intervention a été approfondie l’après-midi avec un sujet sur le SNU et les multiples techniques d’embrigadement : racolage par voie d’affichage, dans les collèges et lycées, classes-défense, réserve industrielle de défense… en tentant d’y trouver la parade dans un contexte difficile.
Ce débat a été suivi par deux ateliers pour proposer et travailler des slogans et des projets d’affiches.
En deuxième partie un gros morceau : la lutte contre l’industrie de l’armement au niveau le plus concret possible. Difficulté : pour agir il faut savoir ce qu’ils fabriquent, avec qui, pour quoi, sans devenir super-spécialiste de ce bric-à brac technologique.
Saint-Étienne a donc présenté sa cartographie détaillée du complexe militaro-universitaro-industriel local et la CRAAM-Lyon a fait de même avec son travail sur le « modèle lyonnais » militaro-sécuritaire impulsé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon.
Les interventions ont permis comme pour les précédentes d’esquisser des pistes d’actions futures.
Une AG antimilitariste a clos la journée.
Ces rencontres, ont été une première tentative militante de base pour repolitiser - pour mieux les combattre - l’ensemble des facettes du militaire : armée, idéologie, embrigadement, industries, État, capitalisme.
Au vu des conditions et de la popularité actuelle de l’anti-militarisme, cette journée a donc été un succès. Une soixantaine de personnes se sont retrouvées pour s’informer, discuter, prendre des contacts et voir ce qu’il est possible de faire face au retour du militarisme.
Le public était assez varié géographiquement (majoritairement locaux mais la Savoie, l’Isère, le Rhône, le Gard et la Région parisienne étaient présents), comme en terme d’âge (des antimilitaristes historiques y côtoyaient des plus jeunes venus à ces questions à partir des conflits actuels) signe que cette question prend progressivement de l’ampleur.
Eugene the Jeep