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BB 161

été 2006

lundi 10 juillet 2006, par OCL St Nazaire

Taser - EPM - Immigration choisie - Chasse aux jeunes - Royal plus fort sue Sarkozy - Internat scolaires - Flicage des chômeurs - Diffamation et outrage -


Torture républicaine

Le Taser, arme qui électrocute avec une décharge de 50 000 volts sous un très faible ampérage (heureusement !) est déjà utilisé depuis deux ans notamment à Lyon par la BAC et par les ERIS (hommes cagoulés intervenant en cas de révoltes des prisonniers). Son utilisation devrait se faire à grande échelle dans tout le pays. En effet, le ministère de l’intérieur vient de lancer un appel d’offre afin d’équiper de 3000 à 6000 policiers et gendarmes de cette arme qui a déjà tué. Toute personne touchée par cette gégène risque de mourir si celle-ci a des problèmes cardiaques. C’est ainsi que cette arme est interdite en Belgique, en Italie et aux Pays Bas. En France, elle est déjà en vente chez votre armurier préféré !
Si cela vous branche, il existe une pétition à l’attention de Chirac pour interdire le Taser en France sur : http://www.raidh.org.

Régularisation pour quelques-un/e/s et expulsion pour les autres.

Afin de tenter de dégonfler la mobilisation de parents, de lycéens, de voisins … concernant les familles sans-papiers d’enfants scolarisés, Sarkozy a pondu une circulaire de régularisation. En résumé, pour prétendre à la régularisation pour sa famille, il faut, entre autres, que l’enfant maîtrise bien le français, ait de bons résultats scolaires et n’ait plus de lien avec le pays dont il a la nationalité ! Sinon, ce sera la reconduite à la frontière. Comme l’Etat français n’a pas les moyens pour expulser pendant l’été des dizaines de milliers de personnes, il offre du fric, pendant deux mois, pour les retours volontaires : 4000 € pour un adulte seul, 7000 € pour un couple + 2000 € par enfant mineur jusqu’au troisième + 1000 € par enfant supplémentaire. A noter qu’au 15 septembre 2005, l’aide au retour n’était que de 150 € par personne.
Pendant la publication de cette circulaires, des familles ont été reconduite de force dans leur pays d’origine. C’est ainsi qu’un enfant de deux ans, ses parents et son oncle ont été expulsés vers la Géorgie. Cette famille était arrivée en France en 2002. Elle fuyait la Géorgie en guerre contre les Abkhazes, le grand-père ayant refusé de prendre les armes. Celui-ci était rentré en Géorgie en mars 2006 et a été assassiné en avril !
De même, le 6 juin, la police est venue chercher deux enfants kurdes scolarisés dans une maternelle du Mans. La famille a été expulsée le lendemain.
Malgré tout, la mobilisation d’enseignants, de parents d’élèves ont évité des dizaines de reconduite à la frontière. D’autres enfants étaient encore, avant la publication de cette circulaire, cachés chez l’habitant (à Brest, à Cugnaux près de Toulouse, etc.) afin d’échapper aux rafles.

Dernier bilan de chasse aux jeunes de l'Etat français.

Les juges ont prononcé 422 peines de prison ferme lors de l’embrasement des banlieues dont 70% en comparution immédiate. Pendant le mouvement du printemps, 4350 personnes ont été interpellées à l’occasion des manifs dont 637 personnes (soit 15%) qui ont fait l’objet de poursuites. 239 d’entre eux ont été condamnés à de la prison ferme ou avec sursis. Pour connaître exactement le nombre de peines de prison ferme prononcées, il faudra attendre le résultat de tous les procès encore en cours.
Un collectif d’assistance juridique créé par des élèves avocats a écrit à Chirac pour lui demander l’amnistie de tous ces jeunes … comme Monsieur Drut ! Il attend toujours sa réponse.

Plus forte que Sarkozy

L’idée de S.Royal de confier des jeunes « délinquants » à un encadrement militaire n’est pas tombé du ciel :
1/ Aux Etats-Unis, à la fin des années 80, des municipalités puis des Etats ont mis au point et développés les « boot camps » où étaient enfermés et encadrés des jeunes en difficulté par l’armée. Des études ont montré que ces « boot camps » n’avaient absolument aucun impact positif, ni sur la délinquance ni sur la resocialisation des jeunes. Il y a même eu des révélations d’abus qui ont provoqué la mort d’un certain nombre d’adolescents maltraités dans ces camps fermés. Depuis, les « boot camps » ont été abandonnés.
2/ En France, en 1986, le gouvernement de droite fraîchement élu avait créé les JET (jeunes en équipes de travail). C’était dans le cadre d’une convention entre le garde des sceaux (Albin Chalandon) et le ministre de la défense (André Giraud). Cette formule d’encadrement militaire de jeunes a existé dans 4 centres pendant 17 ans. 5800 jeunes sont passés par les JET qui ont été maintenus par la gauche plurielle de 1997 à 2002. L’armée de terre reconnaît elle-même que le taux de réinsertion était faible et diminuait au fil des années. En 2003, un rapport du Sénat aboutissait à la suppression des JET par Mme Alliot-Marie. A noter que l’un de ces 4 centres était situé au Vigeant dans la Région Poitou-Charentes dirigée par une certaine S. Royal qui a eu, comme présidente de Région, l’occasion de s’en préoccuper au moment de sa fermeture.

Première manif contre l'EPM de Meyzieu

Cet établissement pénitentiaire pour mineurs est en construction. Il pourra enfermer 60 mineurs de 13 à 18 ans. Comme le dit si bien le ministère de la justice : « L’impact économique de ces implantations permet aux communes d’acquérir de nouvelles ressources financières (taxe d’habitation ou foncière, dotation globale de fonctionnement) et de renforcer l’activité locale avec l’arrivée des personnels éducatifs et pénitentiaires. En complément, la construction d’un EPM va générer des emplois jusqu’à la livraison des établissements à la fin de l’année 2006, par le biais de la sous-traitance aux entreprises locales. L’exploitation de l’établissement va quant à elle générer des emplois pérennes, avec une centaine de postes publics pour l’encadrement et une dizaine de postes privés dans différents domaines (logistique, restauration, maintenance…) ». Alors les élus locaux, des commerçants, des artisans… se frottent les mains !
40 personnes sont venues samedi 17 juin manifester leur opposition à la construction de cette prison pour mineurs. De 40, ils sont passés rapidement à 55… car ils ont été rejoint par des adolescents du quartier juxtaposant ce futur EPM. Les manifestants sont repartis avec l’envie de revenir et l’espoir d’être encore plus nombreux la prochaine fois.

Flicage des chômeurs

Près d’un tiers des agents de l’ANPE ont fait grève le mardi 13 juin contre le suivi mensuel (voir article dans CA n°158, avril 2006) qui est un véritable flicage des chômeurs en vue d’en radier un maximum.

L' « internat pour la réussite » : Récidive !

En septembre 2005, Sarkozy inaugurait en grandes pompes le premier « internat pour la réussite » dans un collège d’Asnières (92). Huit garçons de 12 ans en classe de 5ème avaient été sélectionnés parce qu’ils étaient « issus de familles défavorisées, mais méritants ». L’année scolaire est terminée, le bilan est éloquent : avec deux auxiliaires de vie pour huit élèves et 40 000€ de budget, les résultats scolaires sont catastrophiques. De plus, deux d’entre eux ont été exclus pour violences sexuelles sur l’un des leurs.
Cet internat a fermé ses portes. Ce n’était qu’une expérience paraît-il concluante pour le conseil général des Hauts de Seine qui a décidé d’en ouvrir un deuxième à la rentrée !

Hamé du groupe La Rumeur définitivement relaxé

Le jeudi 22 juin 2006, Hamé, membre du groupe La Rumeur, a enfin été définitivement relaxé. Il était poursuivi par Sarkozy pour « diffamation à l’égard de la police nationale », pour avoir publié un texte intitulé « insécurité sous la plume d’un barbare » évoquant les violences policières et parlant à leur sujet d’ « assassinats ». Relaxé une première fois le 17 décembre 2004, Hamé a dû comparaître à nouveau le 11 mai 2006, le ministère de l’intérieur ayant fait appel du premier jugement.

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