CA 315 décembre 2021
vendredi 3 décembre 2021, par
Alors que la révolte sociale se mesure au pourcentage du taux de vaccination dans la population. Des pays de l’union européenne, comme les Pays-Bas, font mentir les éditorialistes. Alors que le taux de vaccination des hollandais est équivalent à ceux des français, la réponse donnée par une partie de la population de ce pays, face aux nouvelles restrictions sanitaires, n’est pas de même nature que celle visible en métropole. Car pour ce qui est de l’outre-mer, les anciennes colonies caribéennes, comme la Guadeloupe, par la grève générale et la révolte, montre un autre visage de la France face aux restrictions sanitaires. La Martinique lui emboitant le pas avec un appel à la grève générale pour le 22 novembre. Mais pour ces deux îles l’explication sanitaire n’est pas suffisante, la pauvreté en est sa première causalité, renforcé par le mépris de classe que les antillais subissent depuis des siècles par la gouvernance métropolitaine.
D’autres pays européens, comme la Belgique, l’Autriche se rebellent contre des mesures équivalentes.
La pandémie a mis un coup d’arrêt à une révolte mondialisée, excepté en Inde, où le mouvement des paysans commencé en 2020 se poursuit, même après avoir fait reculer le gouvernant d’extrême droite du premier ministre Modi. La bourgeoisie mondiale a su profiter de cette pandémie pour compléter son arsenal répressif face à l’aphasie généralisée. Allant, comme à Rotterdam, si certain.e.s pouvaient encore en douter, à utiliser des armes à feu contre des manifestant.e.s, pour le maintien de la sacro-sainte croissance, productrice de l’augmentation de ses taux de profits. A l’époque du mouvement des gilets jaunes, un défenseur de la république bourgeoise, ancien ministre, avait réclamé l’utilisation, par les forces de l’ordre, de leurs armes de service sur les manifestant.e.s. Certains flics, ayant entendus l’appel étaient allés jusqu’à sortir leurs armes de leurs fourreaux. La France l’avait rêvée, la Hollande l’a fait !
Devons-nous croire que seul en Inde, la lutte de classe soit d’actualité, le prolétariat aurait-il disparu du monde occidental, ainsi que la pauvreté ? La guerre sociale que nous mène la bourgeoisie mondiale peut-elle se résoudre par l’obtention d’un passe-sanitaire ou par les vaccins biens communs, alors que cette pandémie est avant tout les conséquences de l’économie capitaliste mondialisée ? Devons-nous croire que notre avenir soit dans la réindustrialisation de la France, pays qui englué tous les 5 ans dans la recherche du sauveur.e suprême, où les « élites progressistes » ne jurent que par la grandeur de la France, alors que cette grandeur n’a été possible que par le sang et les larmes des peuples exploités et colonisés, mais aussi par l’exploitation du travail du monde ouvrier métropolitain ?
La colère toujours présente et non apaisée qui ne demande qu’à s’exprimer est canalisée par le saucissonnage de journées d’action sans lendemain et par des grèves corporatistes dirigées par les centrales syndicales, qui ne sont que de piètres réponses aux enjeux sociaux, écologiques et sociétaux qui se jouent actuellement. Le renoncement par cette « avant-garde » du prolétariat, de cette conscience de classe qui a fait les beaux jours du mouvement ouvrier n’est plus qu’un lointain souvenir. L’aumône a remplacé la lutte des classes, le slogan des années 1970, « Travailleurs français, immigrés, même combat ! » est remplacé par « Entreprises, employés, même combat ! ».
Une autre calamité s’est abattue sur la notion de lutte des classes, venue des universités américaines, plus connue sous le vocable d’« intersectionnalité » qui pour faire vite, remplace la lutte collective contre l’exploitation capitaliste par une lutte contre la domination des minorités, qui de fait peut-être interclassiste et qui s’intègre parfaitement à la conception individualiste, du tous contre tous, dont la bourgeoisie a besoin pour conserver sa position dominante. Cette abstraction qui au même titre que le réformisme des centrales syndicales n’amène pas à une émancipation du plus grand nombre, mais jette la confusion dans les esprits sur les moyens pour y parvenir.
Les peurs distillées dans la société par les tenants du pouvoir économique, qu’elles soient, sanitaire, sécuritaire, écologique, culturelle, sociale, en un mot les peurs diffuses, renforcent la notion dans la population que seuls est capable de les sauver les pouvoirs de l’État, un peu comme dans les siècles passés les pouvoirs de dieu et du roi.
Donc revenons aux fondamentaux, arrêtons-nous un instant et collectivement, redéfinissons le fonctionnement de nos sociétés, nuls ne peut vivre sans l’apport du collectif, élites et bourgeois plus que les autres ont besoin du travail du plus grand nombre pour exister, faisons pour que chacun, chacune est sa place dans nos sociétés et nous le répétons :
OCL Moulins