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CA 330 mai 2023

Le nucléaire nous pompe l’eau !

mercredi 10 mai 2023, par Courant Alternatif

La production d’électricité nucléaire consomme beaucoup d’eau, la pollue et la réchauffe. Bref, s’il est une production d’énergie inadaptée au réchauffement climatique, c’est bien celle là, contrairement à ce que prétend la propagande intense dont nous sommes pilonnés.


{{Les centrales nucléaires, de gros consommateurs d'eau

Les centrales nucléaires utilisent la moitié de l’eau douce prélevée en France pour leur refroidissement : 16 milliards sur les 32 milliards de m³ prélevés annuellement (données de 2018). Bien sûr, cette eau est ensuite (partiellement) rejetée dans les mêmes cours d’eau. Mais ceci veut dire que le nucléaire est particulièrement sensible aux conséquences du réchauffement climatique. En cas de manque d’eau, il n’est évidemment pas envisageable de cesser de refroidir la réaction nucléaire. Le nucléaire a donc impérativement besoin des mégaretenues d’eau contre lesquelles nous nous battons. Par exemple, la centrale de Civaux a bien besoin du lac de Vassivière, la France a négocié avec la Suisse de maintenir le débit en aval du lac Leman à cause de ses nombreuses centrales nucléaires sur le Rhône, on peut citer aussi la dépendance de la centrale de Nogent s/ Seine aux barrages de l’Aube… Evidemment, ces barrages ne sont jamais présentés comme liés au nucléaire, mais comme la solution aux problèmes de crues pour les riverains en aval.
En plus, la vie est mal faite. Lorsque les eaux se réchauffent, ben il en faut plus pour refroidir. Il y a bien une solution : arrêter les centrales nucléaires lorsque le débit baisse de trop. Ça la fout mal pour une énergie décarbonée censée nous aider dans l’adaptation au réchauffement climatique.

{{Les centrales nucléaires réchauffent les cours d'eau

Il faut savoir que le rendement moyen d’une centrale nucléaire est le plus bas de toutes les centrales thermiques. C’est 33% maximum. C’est-à-dire que seulement 33% de l’énergie produite est transformée en électricité, les 67% restant sont évacués sous forme de chaleur.
Les centrales nucléaires rejettent dans les rivières l’essentiel de l’eau qu’elles y ont prélevée nous dit-on. C’est vrai. Mais c’est de l’eau nettement plus chaude qu’elles rejettent. D’après Olivier Dubois, directeur adjoint de l’expertise de sûreté à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (l’IRSN) : « L’échauffement entre l’eau prélevée et l’eau rejetée est de l’ordre de 10 °C. L’effet sur la température moyenne du cours d’eau dépend du débit du cours d’eau. ». Pour le Rhône, EDF estime que le réchauffement moyen global du fleuve dû aux centrales nucléaires est de 1,2° en période froide et de 1,6° en période chaude (1). C’est beaucoup plus que les conséquences estimées du réchauffement climatique. Pour la seule centrale du Bugey, d’après le CEMAGREF (centre d’études du machinisme agricole), « Les rejets d’eau chaude du Centre de Production Nucléaire du Bugey entraînent jusqu’à 5 km en aval de la centrale, une élévation de la température des eaux du Rhône de 6 °C en moyenne. L’échauffement des eaux est encore sensible au niveau de la confluence avec l’Ain. »
Le terme exact n’est pas réchauffement, mais pollution thermique. En effet, une telle augmentation a un effet profondément perturbateur pour l’ensemble de la faune. Les espèces aquatiques sont très sensibles aux variations de température. De plus, ces variations affectent aussi tout ce dont elles se nourrissent. Les conséquences sont graves pour la biodiversité. Rappelons que grâce à EDF, la Drôme s’enorgueillit d’une ferme aux crocodiles. Riante perspective pour les baigneurs…
Accessoirement, les fleuves ont tendance à se jeter dans la mer ou dans l’océan. Des fleuves plus chauds affectent donc leur température. Les escrocs qui nous présentent le nucléaire comme le remède au réchauffement climatique font l’impasse là-dessus.
Et rappelons que la vapeur d’eau est … un gaz à effet de serre. Certes moins efficace que le CO2, mais quand on voit les quantités qui s’échappent des tours de refroidissement… Nul ne conteste que les centrales modifient le micro-climat autour des centrales, même s’il n’y a pas de consensus scientifique sur leur effet plus global.

{{Les centrales nucléaires contaminent l'eau

Les centrales nucléaires ne sont pas étanches en réalité. Soit-disant, il ne devrait pas y avoir de porosité entre les circuits. Mais de fait, l’eau rejetée est légèremet radioactive. Ce qu’on trouve dissous dans l’eau, c’est du tritium, qui est un isotope (2) radioactif de l’hydrogène. Les isotopes provoquent une contamination radioactive interne durable : le tritium se fixe à la place de l’hydrogène, l’iode radioactif à la place de l’iode normal, le cesium à la place du potassium, le strontium à la place du calcium, etc. Or ces éléments nous irradient jusqu’à ce que leur activité disparaisse, et ça peut être long. Pendant longtemps, les scientifiques officiels ont considéré le tritium comme négligeable : on évacue l’eau qu’on ingère en faisant pipi n’est-ce pas ? Sauf que l’eau se fixe dans nos cellules, nos organes, etc.
L’industrie nucléaire rejette des millions de milliards de becquerels de tritium dans l’eau et dans l’air : « Plus on produit d’électricité, plus on produit du tritium. C’est pourquoi depuis plusieurs années, la production de tritium est proche de la limite annuelle réglementaire » a déclaré EDF en 2006, à propos de ses réacteurs nucléaires. Le tritium étant difficile à contenir, des pollutions accidentelles se produisent également. (3)
Il faut rappeler comment sont déterminées les limites annuelles réglementaires. Il ne faut pas croire que c’est le seuil en dessous duquel il n’y a pas de danger. C’est le seuil à partir duquel on considère que les inconvénients (généralement sanitaires) l’emportent sur les avantages (généralement économiques). Dit plus clairement, on considère qu’abaisser le seuil coûterait trop cher pour le nombre de maladies potentiellement évitées. La limite annuelle réglementaire pour l’eau potable a été fixée par l’OMS à 10000 bq/l, en référence aux travaux de la CIPR, ce qui permet à EDF de prétendre que c’est sans danger. Mais l’OMS n’a jamais indiqué qu’il n’y avait pas de danger en dessous, et en plus cette limite est très contestée. Elle implique un risque cancérigène 160 fois plus élevé que ce qui est accepté pour les polluants chimiques. (4)
Ne cherchez pas sur le site de votre fournisseur d’eau. Les données sur la contamination radioactive n’y figurent pas. Il faut se renseigner auprès du ministère de la Santé et c’est toute une affaire. Parce que bien sûr, le meilleur moyen de ne pas trouver de radioactivité, c’est de ne pas la chercher. Mais la CRII-Rad et l’ACRO, les deux laboratoires de recherche indépendants, ont trouvé du tritium dans la Loire, le Rhône, la Vienne. D’autres éléments radioactifs sont rejetés par les centrales, du cesium, du carbone 14, de l’iode, du manganèse, du cobalt… et d’autres encore (5). Ces éléments sont trouvés en prélevant les plantes aquatiques. Des teneurs inquiétantes ont été trouvées en aval de Golfech par exemple.

{{Les centrales nucléaires polluent l'eau chimiquement

Il faut des kilomètres de tuyaux pour faciliter les échanges de chaleur pour refroidir l’eau du circuit secondaire. Les parois ne doivent pas s’épaissir. Les tours de refroidissement sont donc détartrées à chaque arrêt de tranche, et en permanence pendant le fonctionnement normal. Il faut aussi éviter la prolifération des bactéries qui adorent la chaleur humide. D’autres parties de l’installation nucléaire utilisent aussi des produits chimiques qu’elles rejettent.
Les centrales nucléaires rejettent donc en quantité du chlore, des sulfates, de l’acide borique, du sodium, de l’ammonium… Par exemple, la centrale nucléaire de Nogent sur Seine a rejeté en 2020 environ 105 tonnes de chlorure, 49 tonnes de sodium, 46 tonnes de nitrates, et 10 tonnes de sulfates (5) (je n’ai retenu que les produits les plus connus, il y en aurait trop sinon). Ce sont les préfectures qui fixent les plafonds maximum, mais EDF peut demander des dérogations… Après, bien sûr, il faudrait regarder ce que ça donne en terme de concentration par litre, mais ça devient plus compliqué… Rassurez-vous, les autorités vous diront toujours que c’est sans danger pour l’environnement et sans incidence sur la santé.

Nos slogans ne sont pas des mots creux. Nous vivons dans une société nucléaire, et le nucléaire fait peser sa menace partout. Ce n’est pas l’énergie propre que les technocrates pseudo-écolos veulent nous vendre. Ce n’est pas un petit truc de rien du tout comparé aux dangers que court la planète. Non seulement ce mode de production d’énergie mortifère est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique, mais il l’aggrave et il en aggrave les conséquences. Comme si on n’allait pas suffisamment manquer d’eau comme ça, il nous en pompe et il nous pollue le peu qu’il nous laisse.

Sylvie

Notes
(1) Etude thermique du Rhône - EDF – Synthèse – mai 2016

(2) Tout est composé d’atomes. Ce qui les différencie entre eux, ce sont les nombre d’électrons et de protons (qui doit être égal entre eux). L’hydrogène en a un de chaque, l’oxygène 8 de chaque, etc. Un isotope c’est quand seul le nombre de neutrons diffère.

(3) Signalons aussi que les installations nucléaires militaires sont de grosses émettrices de tritium. Ce qui expliquerait peut-être les difficultés à trouver des données ?

(4) Analyse critique du seuil de 10 000 Bq/l défini par l’OMS pour le tritium dans l’eau potable, document de la CRII-Rad, 01/07/2019

(5) Rapport environnemental annuel relatif aux installations nucléaires du Centre Nucléaire de Production d’Electricité de Nogent-sur-Seine, 2020, EDF

Relance du nucléaire ?
Les annonces gouvernementales donnent le tournis. Le sénat a transformé le plafond de 50% d’électricité d’origine nucléaire en plancher. Le gouvernement a annoncé un plan de relance important. Juridiquement et dans les annonces, tout va très vite. L’IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) est supprimé, pardon fusionné avec l’ASN (autorité de sûreté nucléaire), le tout devant s’appuyer sur le CEA. Jusque là, l’IRSN faisait des études et l’ASN prenait les décisions (généralement favorables aux nucléocrates). C’était trop long. L’ASN pourra prendre ses décisions directement, conseillée par le CEA, qui n’est pas du tout juge et partie ! A priori, les nouvelles centrales seront des extensions des anciennes, comme ça pas de perte de temps en procédures d’expropriation, des annonces bien discrètes, et pas d’enquête d’utilité publique, on a pris un décret d’accélération des procédures qui les rend non obligatoires dans ce cas. Donc, le nucléaire devrait se relancer rapidement.
Sauf que.
Déjà, c’est gentil de vouloir construire 6 EPR2, mais pour le moment aucun EPR1 n’a réussi à produire d’électricité. Flamanville a déjà 12 ans de retard sur les prévisions initiales (décision en 2004, début de la production en 2007, pour la fin on attendra une certitude) et son devis a plus que quadruplé d’après EDF, de 3,4 milliards à 13,2 milliards, quintuplé d’après la Cour des Comptes (19,1 milliards). C’était combien qu’il nous manquait pour les retraites déjà ? Donc pour construire les EPR2, ça risque d’être un peu compliqué. Pour le moment, il semblerait que le projet n’aie guère dépassé le stade des présentations et des power point. Ça ne les empêchera pas de dépenser des milliards, de stériliser du terrain et de couler un maximum de béton.
Ils annoncent aussi prolonger encore plus la durée de vie des centrales. Pour prolonger une vieille bagnole, on change le moteur ou en tous les cas les pièces les plus importantes. Ça peut s’avérer aussi coûteux que de changer de bagnole. Le coût de ce « grand carénage » se comptera en dizaines de milliards d’euros. Il a été estimé en 2014 par EDF à 55 milliards entre 2008 et 2025, mais d’autres évoquent un coût de 90 milliards d’euros. Ça risque de faire un peu comme l’estimation des coûts des EPR.
Il a été question aussi de multiplier les « SMR » (Small Modular Reactor), plus petits donc comme leur nom l’indique, assemblés en usine et implantés sur place. Le rêve pour un industriel du nucléaire ! Bon, en fait, ça permettrait de rentabiliser des dépenses militaires : à la base, ce sont les moteurs des sous-marins à propulsion nucléaire. La vie nucléaire étant pleine de surprises, notamment le passage d’un moteur de sous-marin à une mini-centrale, pour le moment, ce n’est pas au point. Le truc c’est que pour que ça devienne rentable il faut en faire beaucoup.
Un dernier truc vient de sortir. Augmenter la puissance des réacteurs en place. Il paraît que les ricains l’ont fait sur quelques réacteurs. Alors là, il faut se rappeler que les problèmes de corrosion, de maîtrise de la réaction, de tenue de la cuve, n’augmentent pas proportionnellement à la puissance, mais de façon exponentielle et surtout imprévisible.
Le gros problème c’est que les technocrates et les politiciens qui décident confondent effet d’annonce et faisabilité. Rien de tout ça n’est au point, personne n’est sûr que ça marche, et surtout pas les spécialistes de la chose, mais ils sont prêts à nous faire courir tous les risques et payer très cher pour que la réalité se conforme à leurs diktats.

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2 Messages

  • Le nucléaire nous pompe l’eau !

    27 mai 2023 07:12, par adn

    "Le débit d’eau prélevé pour refroidir un réacteur nucléaire dépend de sa puissance thermique maximale à évacuer. Pour un réacteur donné ce débit est fixé à la conception. Si l’eau est plus chaude en entrée du système d’évacuation de la chaleur elle sera également plus chaude en sortie. Il y a des limites réglementaires de température, ou d’échauffement, à ne pas dépasser, qui devraient entraîner la réduction de puissance du réacteur ou même son arrêt. En pratique il y a aussi un recours de plus en plus fréquent aux dérogations aux limites fixées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) dans les autorisations de rejets.

    Pour l’évacuation de la chaleur il y a deux cas de figure en France :

    • 26 réacteurs sont refroidis directement par l’eau de mer ou par l’eau des cours d’eau (par exemple deux des réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey) et la quasi-totalité de l’eau prélevée y est rejetée ;
    • 30 réacteurs sont refroidis par l’intermédiaire de tours aéro-réfrigérantes (par exemple les deux autres réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey) et une partie de l’eau prélevée est évaporée par la tour aéro-réfrigérante alors qu’une partie seulement est restituée au cours d’eau.

    D’après les données publiées par EDF, les 30 réacteurs refroidis de cette façon, s’ils fonctionnaient tous en même temps auraient besoin de pomper 64 m3/s et évaporeraient de l’ordre de 22 m3/s. Ces réacteurs en "circuit fermé" (ce qui est un abus de langage puisqu’il y a consommation d’eau), s’ils fonctionnaient avec un facteur de charge moyen sur l’année de 70%, évaporeraient 485 millions de m3 d’eau douce par an.
    Une partie de l’eau douce utilisée pour le refroidissement des 12 réacteurs en "circuit ouvert" est aussi évaporée du fait des apports de chaleur très conséquents.

    Or, selon le centre d’information sur l’eau qui cite l’Organisation Mondiale de la Santé, « Un minimum vital de 20 litres d’eau par jour et par personne est préconisé pour répondre aux besoins fondamentaux d’hydratation et d’hygiène personnelle. »
    Pour la population française, ce minimum correspond à près de 497 millions de m3 par an.
    En première approximation on peut donc dire qu’EDF s’approprie, pour refroidir ses 42 réacteurs nucléaires en bord de cours d’eau, autant que le minimum vital nécessaire à la population française (sans les crocodiles !).

    Ces derniers ne sont d’ailleurs pas chauffés par les rejets de chaleur de la centrale EDF du Tricastin mais, depuis 2012, par une centrale de cogénération fonctionnant au bois
    Auparavant ils l’étaient par récupération d’une partie de la chaleur rejetée par les anciennes installations d’enrichissement d’uranium du Tricastin (Eurodif/Orano). Les nouvelles installations rejettent beaucoup moins de chaleur et ne sont donc plus d’aucun secours pour les crocodiles (animaux). Elles servent juste à enrichir d’autres types de "crocodiles".

    Pour ce qui concerne la vapeur d’eau il faut souligner que c’est bien le principal gaz à effet de serre, loin devant le CO2 en terme d’effet... de serre. Par contre, l’augmentation significative de sa concentration dans l’atmosphère du fait des activités humaines (notamment la production d’électricité par des centrales thermiques à combustibles et nucléaires) n’est pas établie. Et son rôle dans le réchauffement climatique non plus.

    Pour ce qui concerne l’inétanchéité avérée des réacteurs nucléaires il faut noter qu’EDF et l’ASN raisonnent en terme de "taux de fuite admissible" pour les trois "barrières de confinement". Ce qui veut dire qu’il y a des fuites radioactives à tous les niveaux : sur les barres de "combustible" qui contaminent le circuit primaire, sur la cuve du réacteur, les pompes primaires et les générateurs de vapeur qui contaminent le circuit secondaire et l’enceinte de confinement, sur l’enceinte de confinement qui contamine... l’extérieur. Les réacteurs nucléaires sont d’ailleurs équipés de cheminées de rejet d’effluents gazeux pour l’évacuation vers l’extérieur et de cuves de rétention d’effluents liquides collectés aux différents points de fuites qui finissent par être rejetés à l’extérieur après traitement éventuel. Comme le tritium est quasi impossible à confiner il est rejeté à l’extérieur, à la fois dans l’air et dans l’eau. Pour la centrale nucléaire du Bugey, par exemple, l’Asia (association syndicale d’irrigation de l’Ain) a installé en aval des rejets d’eau chaude et d’effluents liquides du site, une station de pompage pour l’irrigation de cultures de maïs. Les prélèvements et analyses effectuées par EDF en 2017 mettent en évidence un facteur 3 entre la contamination, par le tritium organique radioactif, des cultures irriguées et de celles qui ne le sont pas.

    Pour ce qui concerne la pollution chimique de l’eau elle provient des effluents liquides issus des différents traitements d’eau nécessaires au fonctionnement pérenne d’une centrale nucléaire (eaux des circuits primaires, circuits secondaires et circuits de refroidissement divers). La pollution chimique ne concerne pas que le traitement d’eau des tours de refroidissement.

    Enfin il ne faut pas oublier toutes les autres installations nucléaires qui utilisent de l’eau et la contaminent, en amont pour l’extraction et le traitement de l’uranium (par exemple usine de Malvesi près de Narbonne), en aval pour l’extraction du plutonium et le traitement des déchets radioactifs (La Hague est une source majeure de pollution radioactive de l’eau, notamment par le tritium)."

    Un camarade du collectif ADN (arrêt du Nucléaire)
    ingénieur en génie climatique, énergétique et environnement

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  • Le nucléaire nous pompe l’eau !

    27 mai 2023 07:19, par adn

    Bonjour Sylvie,

    Très bien ton article. Tu n’as pas parlé d’un autre inconvénient du réchauffement de l’eau des rivières par les centrales nucléaire, c’est que si l’eau de la rivière atteint 25 °C, la règlementation sur l’eau potable interdit de la distribuer, car une eau à 25 °C favorise le développement de bactéries pathogènes.

    C’est le problème qu’il y a pour l’agglomération de Lyon. La centrale du Bugey est à 20 km environ en amont du champ captant qui alimente la ville de Lyon en eau potable. Ce champ captant est situé dans une île du Rhône et pompe dans la nappe alluviale du Rhône. C’est-à-dire que c’est comme si elle pompait dans le Rhône.

    Si l’eau du Rhône y atteint 25°C, soit la population de l’agglomération n’a plus de distribution d’eau, soit une dérogation lui permet de recevoir une eau potentiellement porteuse de bactéries pathogènes ! Car il n’y a aucune solution de secours.

    Une camarade d’ADN
    Arrêt du nucléaire

    NB : les journées d’étude d’ADN sur le thème "Nucléaire le déni de l’eau" se tiendront les 7, 8 et 9 juillet 2023 à Bure.

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