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CA 330 mai 2023

Insubordination salariale 330

vendredi 26 mai 2023, par Courant Alternatif

Les luttes pour des augmentations de salaires, contre les conditions de travail, contre les délocalisations ou pour simplement être payés ne faiblissent pas. Elles n’ont pas l’honneur des médias « nationaux », mais elles existent sur tout le territoire. Ce sont des occasions de tisser des liens interprofessionnels au travers des solidarités locales nécessaires et vitales.


Blocage d’un site Amazon près de Quimper.
Des chauffeurs-livreurs ont bloqué l’accès au site Amazon, à Briec, près de Quimper, afin de réclamer, entre autres, leurs salaires. Ces 37 salariés n’ont pas perçu leur salaire du mois de mars. De plus, ils ont reçu un SMS de leur employeur indiquant que le contrat passé entre NGS Express et Amazon avait été rompu. C’est aussi cela la sous-traitance…

Grève perlée dans des piscines du Val de marne
Les piscines de La Lévrière à Créteil, des Bordes à Chennevières-sur-Marne, de Boissy-Saint-Léger et de Sucy-en-Brie étaient fermées au public. Depuis quatre semaines, les maîtres-nageurs se mettent en grève, le week-end, pour quelques heures ou toute une journée. Les discussions pour des revalorisations salariales ont démarré en 2018, mais n’ont jamais abouti à un consensus.

Répression : des électriciens/gaziers, dont le secrétaire général de la CGT Énergie PACA, convoqués au Commissariat de Marseille, puis mis en garde à vue.
Le secrétaire général CGT Énergie de PACA a été convoqué aux aurores, avec trois autres militants, pour des actions menées en juin 2022. La liste des militants syndicaux convoqués s’est élargie à six militants. Parmi eux, trois électriciens et autant de gaziers, entendus dans la matinée par les policiers de la division Nord. En fin d’après-midi, l’avocate de Renaud Henry a fait savoir que le leader de la CGT avait été placé en garde à vue. Les cinq autres personnes ont été placées en garde à vue pour "vols" et "destructions" dans des postes électriques, pour des dégradations commises au début de l’année, mais aussi en juin 2022. Les militants ne croient pas au hasard. Les convocations interviennent dans le contexte de la lutte contre la contre- réforme des retraites, alors que les coupures de courant se multiplient.

Les ex-salariés de Tetra Médical ont leur cellule d’urgence dédiée
La demande avait été formulée officiellement le 21 février dernier par la CGT et d’anciens salariés de Tetra Médical, et approuvée par les pouvoirs publics  ; ça y est, une cellule d’urgence et de suivi psychologique dédiée est mise en place. Elle est destinée aux ex-salariés du laboratoire de compresses et de kits chirurgicaux d’Annonay, fermé il y a plus d’un an maintenant. Ceux-ci ont été exposés de manière chronique à l’oxyde éthylène, un gaz toxique et cancérigène.
Source  : https://www.francebleu.fr/infos/soc...

Une quinzaine d’auxiliaires de vie de Valloire Domicile manifestent à Crecy-en-Ponthieu pour dénoncer des salaires dérisoires et des plannings à trous
Les salariées ont protesté devant le siège de leur employeur Valloires Domicile, avant d’être reçues par la direction. Elles dénoncent des plannings à trous, des salaires trop bas et des défraiements dérisoires pour leurs déplacements professionnels.

238 salariés du centre d’appels de Conduent à Guilherand-Granges vont être licenciés
Les 238 salariés du centre d’appels de Conduent à Guilherand-Granges vont être licenciés d’ici l’été. En cause, la fin du contrat avec Apple, le seul client de l’entreprise. Les 238 salariés de Guilherand-Granges veulent un congé de reclassement payé par leur employeur comme le veut la loi. Conduent bloque toute négociation. Ces demandes n’ont rien d’exagéré. Ils veulent seulement que le code du travail soit respecté. La DREETS (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) demande à Conduent de mettre en place un congé de reclassement. Ce congé doit être financé par l’employeur contrairement au CSP (congé de sécurisation de l’emploi) qui, lui, est financé par l’Etat. Apple, c’est 149 milliards de dollars de revenus sur le dernier trimestre de 2022 et Conduent a fait 986 millions de dollars sur la même période.

Conflit social à l’aéroport des Comores où le directeur général est accusé de diriger l’entreprise publique par la terreur
Un conflit social est en cours aux Aéroports des Comores. Une bonne partie du personnel exige le départ du directeur général, surnommé Poutine sous peine d’un arrêt de travail. Il lui est reproché de diriger l’entreprise publique par la terreur.
3 agents qui sont également des représentants du personnel sont placés sous mandat de dépôt. Ils sont inculpés pour « atteinte au libre exercice du travail, violences et voie de fait, menace verbale et séquestration  » après une plainte déposée par le directeur général. Les autres prévenus sont soumis à un pointage quotidien au palais de justice de Moroni. Management libéral et justice de classe…

Des salariés de l’entreprise pharmaceutique GSK à Mayenne en grève pour réclamer des hausses de salaire
Grève levée au bout de 2 jours à GSK, le laboratoire pharmaceutique à Mayenne qui fabrique des antibiotiques. Une centaine de salariés avaient cessé le travail, ils réclamaient des hausses de salaires. La direction a rencontré les représentants du personnel et les revendications ont été entendues.

Guyane : mobilisation au CNES, l’intersyndicale demande une revalorisation salariale
Le bras de fer entre la Direction du Centre National d’Études spatiales gestionnaire du Centre Spatial à Kourou et les syndicats de la base se poursuit. En jeu, la revalorisation des salaires, les employés refusent une augmentation bien loin du niveau de l’inflation. ils ont bloqué l’accès du CSG (Centre Spatial Guyanais)    pendant quelques heures.

Après 71 jours de grève, accord trouvé entre les femmes de ménage de la centrale de Civaux et la direction d’Elior
Le conflit social durait depuis plus de deux mois. Le 21 mars, un accord entre les femmes de ménage de la centrale de Civaux et la direction de l’entreprise Elior a finalement été trouvé. Sur la vingtaine de salariés employés par la société, neuf avaient décidé de se mettre en grève pour demander notamment des hausses de salaires.

Amazon Gidy dans le Loiret
Soulagement pour les 44 salariés poursuivis par Amazon à Gidy. Amazon les avait assignés devant le tribunal judiciaire d’Orléans pour exercice abusif du droit de grève - en l’occurrence, un blocage du site pour réclamer une hausse des salaires. Amazon réclamait une sanction de 300 euros par salarié (au titre des frais de justice) : il n’en sera rien.

Grève Ilévia transports en commun de la Métropole Européenne de Lille ...
Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, des salariés Ilévia tiennent un piquet de grève devant le dépôt de bus de Wattrelos. La police est intervenue pour permettre aux bus de sortir. Les trois dépôts de bus de Sequedin, Wattrelos et Faidherbe-Villeneuve d’Ascq étaient bloqués. Un accord entre la direction et les syndicats d’Ilévia a été trouvé. Les syndicats indiquent avoir obtenu une augmentation de salaire de 4,86% ainsi que le maintien de leur prime de vacances, d’un montant de 1.350 euros brut par an, la direction voulait la transformer en "prime de présentéisme", qui aurait été supprimée à partir de trois arrêts.

Amiante  : onze ex-salariés de La Halle à Issoudun indemnisés
La cour d’appel de Bourges a ouvert la voie à l’indemnisation de 11 ex-salariés de La Halle à Issoudun dans le dossier de l’amiante. Elle reconnaît leur préjudice d’anxiété et leur accordent des indemnités de 6.000 à 9.000 euros. Cela ne vaut pas cher la santé d’un prolo…

Buitoni Nestlé à Caudry et ailleurs
Une cinquantaine de salariés de l’usine Buitoni se sont rassemblés, le 5 avril devant le siège de Nestlé à Issy-les-Moulineaux. À la suite du scandale sanitaire des pizzas surgelées, la multinationale avait annoncé la fermeture de son usine à Caudry. Les 113 salariés Buitoni refusent de perdre leur emploi pour une erreur qu’ils estiment ne pas avoir commise. Une cinquante d’entre eux ont pris le bus jusqu’à Issy-les-Moulineaux pour manifester devant Nestlé, maison-mère de l’entreprise. L’année dernière, un scandale sanitaire avait sévi dans l’entreprise  : 56 enfants ont été contaminés à la bactéries E.coli après avoir mangé une pizza Buitoni. Deux sont morts. Les consommateurs et le salariés ont payé les pots cassés d’une organisation sanitaire défectueuse.

Négociations rompues chez Sonelog au Pontet : la direction « propose  » aux grévistes… de quitter l’entreprise !
Les salariés de la Sonelog et la CGT ont organisé un blocage de la départementale 907 entre Le Pontet et Sorgues. Une façon de mettre la pression sur la direction après 22 jours de conflit. Voilà plus de 22 jours que les salariés ont entamé un bras de fer avec leur direction pour réclamer une prime mais la direction leur refuse. Celle-ci répond par une proposition de rupture conventionnelle. Elle poursuit 19 d’entre eux devant la justice pour le blocage de l’entreprise. La lutte des classes au quotidien…

La Réunion : accord trouvé pour les négociations annuelles obligatoires entre les syndicats du BTP et le patronat
Après des semaines de discussions entre le patronat et les syndicats du BTP, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), un accord a finalement été trouvé, mardi 28 mars. Il prévoit une hausse des salaires de 3,5% au 1er mars et de 0,6% au 1er mai.

Nantes : une grève des éboueurs suite à une réorganisation du travail
Les éboueurs du Sud Loire ont été de nouveau appelés à cesser le travail . Salariés de Suez, ils sont passés depuis le 1er avril chez Veolia et l’entreprise a décidé de changer l’organisation de travail. La grève pourrait durer 15 jours.

L’avenir des salariés de Tereos toujours en suspens dans la Marne (cf CA précédent)
La direction du groupe Tereos a annoncé le 8 mars dernier fermer sa distillerie de Morains, dans la Marne, et chercher un repreneur pour sa féculerie d’Haussimont. L’activité doit aussi cesser sur le site d’Escaudœuvres, dans le Nord.
Pour le premier site, un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été mis en place le 17 mars et doit durer jusqu’au 24 mai. A cette date, la direction et les représentants du personnel devront avoir trouvé un accord pour les 27 salariés de l’usine. Tereos s’est engagé à les reclasser dans le groupe. Des négociations sont en cours.
Du côté de la féculerie d’Haussimont, les équipes sont dans le flou. Tereos cherche un repreneur. Si personne n’est trouvé, quel sera le sort de la soixantaine de salariés  ?
L’activité doit être maintenue pour la prochaine campagne de pommes de terre, entre septembre et décembre.

Guadeloupe : mobilisation d’agents territoriaux
Les agents de deux communes – Petit-Bourg et Capesterre-Belle-Eau – mobilisés pour un même objectif : enfin obtenir ce à quoi se sont engagés les maires en juin 2021, à savoir la régularisation des carrières et les rappels de salaires correspondants. Cette grève n’est que le début d’un mouvement plus vaste qui se prépare, selon l’UTC-UGTG.

Forbach : grève des conducteurs de bus
Les syndicats FO et CGT ont déposé un préavis de grève les mercredi 5 et jeudi 6 avril. Les grévistes réclament des hausses de salaires et sont mécontents du management au sein de la Régie des Transports de Forbach.

Vertbaudet  : une grève de longue durée
A Marquette-lez-Lille, l’entrepôt du spécialiste du monde de l’enfant Vertbaudet (mode, puériculture, jouet, déco…) connait un mouvement de grève qui a débuté le 20 mars 2023. Entre 80 et 100 employés sur les 300 personnes opérant sur le site ont cessé le travail à l’appel de la CGT, non majoritaire dans l’ensemble de l’entreprise, réclamant de meilleures conditions salariales. L’entrepôt a été bloqué durant cinq jours au début de la mobilisation, avant de reprendre du service suite à l’intervention des forces de l’ordre. Mais un tiers des salariés ne sont pas retournés à leur poste.

Plan social chez le chocolatier Cémoi à Perpignan : grève illimitée
Les syndicats du chocolatier Cémoi ont démarré une grève illimitée après la confirmation du plan social et du licenciement de 37 cadres et commerciaux de l’entreprise perpignanaise, rachetée par le géant belge Sweet Products deux ans plus tôt.

La Réunion : fin de conflit chez Derichebourg où les employés obtiennent des conditions de travail plus sécurisantes
Le mouvement de grève entamé par les agents de la société Derichebourg (encombrants) s’est achevé le vendredi 7 avril. Un protocole d’accord a été trouvé lors d’une réunion au bout de 4 jours de mobilisation. Sur les véhicules, le personnel pointait du doigt des problèmes de fuite, des dysfonctionnements des tableaux de bord ou, plus grave de frein à main. 
Le château de Pau fermé pour la 20e fois

Le château de Pau est resté fermé le samedi 8 avril, premier jour des vacances de Pâques de la zone A.
Pour la 20e fois de l’année plusieurs agents de sécurité, guides et personnels des métiers d’arts étaient en grève. Ils dénoncent des conditions de travail qui se dégradent.

Grand Paris Express  : un ouvrier de 22 ans meurt
L’ouvrier a été écrasé par un bloc de béton ce jeudi matin sur le chantier de la ligne 17 du métro automatique à Gonesse. Ce décès porte à cinq le nombre de victimes d’accident du travail mortel sur le chantier du Grand Paris Express, depuis 2020.

Solidarité ouvrière internationale, des ouvrier·e·s d’Australie nous soutiennent.
A Brisbane en Australie, des ouvrier·e·s du BTP du syndicat CFMEU se sont rassemblés en soutien à la lutte contre la contre-réforme des retraites ! Ils ont dénoncé les politiques qui brisent la santé des travailleurs du monde entier !

Solidarité syndicale internationale avec les travailleuses et travailleuses en lutte en France !
Réunies à Barcelone les 1er et 2 avril 2023, les organisations syndicales de divers pays européens saluent la lutte menée par les travailleuses et travailleurs en France. Beaucoup plus d’infos sur https://laboursolidarity.org/.

"Méga-grève" en Allemagne : pour l’augmentation des salaires
Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes en Allemagne, où les grèves pour les salaires se multiplient depuis le début de l’année, des écoles aux hôpitaux.
Les syndicats exigent 10 à 12% d’augmentation, 500 euros minimum en plus pour les plus bas salaires. Face à l’inflation de près de 9%, les salariés ne font plus face.
Le 11 avril 2023

Sources  : France Bleu et France 3 et https://laboursolidarity.org/
insubordinationsalariale@protonmail.com

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