Collectif Sémaphore Douarnenez,
contre l’industrie de la croisière ici et ailleurs

Après le coup d’arrêt radical en 2020 porté à l’industrie de la croisière dans le cadre des confinements COVID, cette industrie, qu’elle soit de luxe ou plus populaire a repris sa croissance effrénée. Ces restrictions ont même ouvert la voie à de nouvelles destinations, moins « exotiques » mais pas pour autant moins « vendables ». En baie de Douarnenez, c’est la Compagnie du Ponant qui a ouvert la porte à l’été 2020 en proposant des croisières « France » à ses riches croisiéristes qui ne pouvaient plus aller au Seychelles, en Patagonie ou en Arctique.

La population de Douarnenez découvre donc ces « gros bateaux » dans la baie pour la première fois. La mairie, qui vend doucement le bâti de la ville au tourisme et au « luxe » voit dans cette opportunité une sorte de poule aux œufs d’or. Dès le printemps suivant, ce n’est plus que le Ponant, mais d’autres compagnies, internationales cette fois, qui font leur apparition dans la baie, toujours avec une volonté de discrétion en terme de communication publique de la part de la mairie et l’office du tourisme. Cela ne passe cependant pas inaperçu à la pointe bretonne et les avis sont évidemment divergents, certains se contentant de croire l’éternel discours de l’intérêt économique pour les commerces locaux, d’autres y voyant un risque pour la vie de la commune ou pour l’environnement marin. 
Suite à ce constat, un petit groupe de personnes, farouchement opposé à cette industrie, a décidé de se réunir ponctuellement durant plusieurs mois pour réfléchir et discuter collectivement sur cette thématique et voir comment aborder la chose face à une mairie totalement muette sur le sujet, mais allouant par ailleurs des budgets à l’office du tourisme pour développer ce secteur. Secteur qui actuellement ne dépasse pas 6 bateaux de passage par saison touristique...
De ces rencontres informelles et d’une première table ronde publique est né le collectif Sémaphore

Douarnenez, afin de réfléchir, communiquer et agir sur le sujet et ce à deux échelles :

• - Une échelle locale, afin de comprendre les dynamiques municipales en lien avec la venue de ces riches touristes et ainsi permettre d’analyser les risques environnementaux, sociaux et économiques à court, moyen et long terme. L’idée est aussi de réfléchir à comment la société civile peut intervenir afin de limiter la présence de ces navires dans le Finistère par l’intermédiaire d’actions coup de poing symboliques et/ou d’échanges/débats sur le sujet, ce que la mairie de Douarnenez semble vouloir absolument éviter.
• - Une échelle globale, afin de ne pas oublier que ce ne sont pas 6 navires en baie de Douarnenez qui sont le cœur du problème, mais bien l’ensemble de cette industrie touristique, polluante à bien des échelles, et l’exploitation d’êtres humains qui en résulte. Le collectif est d’ores et déjà en contact avec d’autres associations et collectifs à travers la France et l’Europe afin de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, réfléchir ensemble à ces problématiques, faire naître une critique politique de l’industrie touristique dans sa globalité, pouvoir imaginer des perspectives, et si besoin être solidaires d’actions menées par d’autres villes sur le sujet, voire menées par des travailleurs embarqués.

Ce jeune collectif a d’ores et déjà prévu de mettre en place, selon les forces en présence le jour-J, des actions d’affichages en mer et à terre, lors de l’arrivée des premiers croisiéristes début mai.

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Un aperçu de la mobilisation du 6 mai dans la rubrique brèves