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CA 337 février 2024

Insubordination salariale 337

samedi 24 février 2024, par Courant Alternatif

Il n’y a pas de « trêve des confiseurs » pour la lutte des classes. Salaires, conditions de travail - dont le management- et aussi faire payer le plus cher possible les plans de licenciements sont toujours d’actualité. A chaque fois que c’est possible, il est utile et nécessaire de prendre le temps de rencontrer les piquets de grève. Et de voir avec les premiers concernés quelle solidarité concrète est possible.


France

Depuis le 26 décembre, le personnel de l’abbaye du Mont Saint-Michel (Manche) observait un mouvement de grève pour obtenir de meilleures conditions de travail. Le 28 décembre, les visites guidées n’ont pas eu lieu, mais l’entrée était gratuite pour les visiteurs.
Le personnel de la billetterie souhaite obtenir de meilleures conditions de travail, des revalorisations salariales et des embauches supplémentaires.
Un accord, a été obtenu qui implique un maintien et un remplacement des effectifs actuels et la création de deux postes supplémentaires : un à la boutique de l’abbaye, l’autre pour le travail d’agent technique. 
Les syndicats ont également obtenu un rééquilibrage des différences de salaires avec 50% de la prime du partage de la valeur à certains agents.

C’est officiel : le préfet du Nord a annoncé la fermeture de la communauté Emmaüs de Saint-André, à compter du 3 janvier 2024, en raison d’anomalies concernant la sécurité du bâtiment. La question du relogement des travailleurs est toujours en suspens. Le préfet demande à la direction d’assurer leur relogement. Pour les travailleurs sans papiers, il n’est pas question de mettre un terme à la grève, tant qu’ils n’ont pas obtenu gain de cause. Ceci en référence à la promesse qu’a faite la direction d’Emmaüs Saint-André, laissant miroiter des titres de séjour une fois trois années de travail accomplies.

Un piquet de grève est installé depuis vendredi 12 janvier devant le site Teisseire de Crolles, dans le Grésivaudan (Isère) - le site abrite également le siège du fabricant de sirops -. Les salariés de l’usine se plaignent d’un management jugé "brutal".

90% des salariés des sites de Bergerac (Dordogne) et Agen (Lot-et-Garonne) d’Inéo, un sous-traitant de GRDF, étaient en grève le 10 janvier. Ils reprochent à leur direction de nouveaux horaires et des congés imposés l’été. 


Une partie des salariés de l’usine de produits chimiques MSSA à Pomblière-Saint-Marcel (Savoie) s’est mise en grève le 5 janvier pour dénoncer des conditions de travail indignes.
Ils campent devant les grilles de MSSA Métaux Spéciaux. Une soixantaine de salariés a commencé une grève pour alerter sur les problèmes de sécurité criants de l’usine de produits chimiques. Le syndicat Force ouvrière a recensé une cinquantaine d’accidents en 2023, dont certains très graves, avec des ouvriers gravement brûlés et hospitalisés à Lyon. Les salariés brandissaient les images des victimes. Elles sont insoutenables, notamment celles de leurs collègues brûlés au lithium ou au sodium.

Depuis le 9 janvier, le réseau de transport SEMOP Agglo’bus (unique réseau de transport urbain de Guyane) est suspendu. Les agents sont en débrayage. Ils dénoncent l’absence de bouton d’urgence dans les nouveaux bus, des sanctions "trop nombreuses" envers les chauffeurs et le manque de dialogue social. Ce sont des revendications mises sur la table depuis des années.


C’est la première fois que les salariés de l’opérateur Free étaient en grève à La Réunion.
Ils dénoncent notamment de mauvaises conditions de travail. Sur les 18 boutiques que compte l’opérateur de téléphonie dans le département, seules deux étaient ouvertes le 21 décembre 2023. La cause de ce ras-le-bol : une “mobilité injustifiée”, selon le syndicat Sud Télécom Réunion Mayotte. Après deux jours de grève, un accord a été trouvé le 23 entre les salariés faisant partie de la force commerciale de l’opérateur Free et la direction de l’entreprise.

Une soixantaine de salariés de Valdunes des sites de Leffrinckoucke et Trith-Saint-Léger se sont rassemblés le 17 janvier devant le tribunal de commerce de Lille-Métropole. Plusieurs députés avaient également fait le déplacement. Pour rappel, l’usine Valdunes est la dernière en France à fabriquer des roues et des essieux de train. Elle compte environ 320 salariés répartis entre une forge à Leffrinckoucke, près de Dunkerque et Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, où sont fabriqués roues et essieux.

Une grève a débuté le 17 janvier sur le site logistique de l’enseigne d’ameublement Conforama, le site de Saint-Georges-d’Espéranche en Isère, dans le cadre d’une réorganisation qui entraînera la fermeture de l’entrepôt et la suppression de 78 postes.
L’objectif est de "partir le plus dignement possible". Deux réunions sont prévues, pour évoquer les suites, les indemnités et éventuels reclassements.

Une grande partie des 220 salariés de la branche aéronautique d’Air Liquide à Sassenage, a débrayé le 16 janvier afin d’obtenir de meilleures conditions de départ vers le groupe Safran, auquel a été cédée leur activité.
Ce sont les conditions du transfert qui posent problème. Pour la CFDT, "pour 2024 la perte se chiffre à environ 1 400 euros d’abondement" en matière de participation, et les salariés, "notamment les plus modestes", vont perdre les avantages d’un CE "très actif sur le site de Sassenage".
En face, la direction ne proposerait que "1000 euros brut de prime d’arrivée", une prime "de départ" en fait, ou de "transfert". Peu importe le nom, "le compte n’y est pas", pour la CGT. C’est vraiment une inquiétude immédiate et "le sentiment d’être mal apprécié" qui ont, selon elle, poussé les salariés à débrayer.

Fin de grève chez Alstom Belfort. Les syndicats ont signé un accord avec la direction le 12 janvier, mettant fin au mouvement entamé trois jours auparavant. Ils protestaient contre la réduction du nombre de RTT, passant de 23 à 12, pour certains ouvriers et techniciens. 295 salariés étaient concernés au total.
Des négociations se sont ouvertes le 17 janvier sur la question des RTT. "Il ne faut pas se leurrer, on ne retrouvera pas 23 jours, mais on peut espérer en avoir quand même plus que 12", estime le délégué syndical CFE/CGC. Il salue également l’ouverture de négociations sur les plages horaires et "une prime de 100 euros pour toutes les personnes qui travaillent à l’usine de Belfort", ouvriers ou techniciens.
Les syndicats se disent malgré tout prêts à reprendre la grève et les actions si les discussions ne sont pas satisfaisantes.

Les agents de Tango réclamaient le maintien de leurs acquis dans le cadre du prochain marché des transports de Nîmes Métropole. Lors d’un premier mouvement de grève le 16 décembre, l’ensemble des lignes urbaines n’avait pas circulé de la journée.
Depuis le 8 janvier 2024, les chauffeurs de bus du réseau Tango débraient une fois par jour de 7h15 à 8h15.
L’intersyndicale réclame que l’Agglo prenne des engagements écrits sur le maintien de ses acquis sociaux alors que le nom du futur délégataire sera connu le 26 février prochain.
Le 15 janvier, l’intersyndicale a rencontré le président de l’agglomération nîmoise et son directeur de cabinet. "Nous avons contacté les deux opérateurs encore en lice pour la délégation de service public. Nous leur avons demandé de fournir un document qui garantirait notre pacte social et le volume de sous-traitance actuel qui est de 50%. RATP et Kéolis ont accepté cette démarche" affirme le délégué syndical CFDT. La grève est donc suspendue à compter du 17 janvier et, une fois ce document écrit reçu, l’intersyndicale annonce qu’elle arrêtera définitivement le mouvement social.

Une centaine de salariés de Recipharm, soit l’équivalent de près de la moitié des effectifs du site, ont déambulé le 11 janvier dans les rues de Monts, au sud de Tours. Une marche organisée près de deux mois après l’annonce de la fermeture du site prévue pour la mi-2025.
Le but de cette démarche était de montrer la détermination des salariés à maintenir la pression afin que Recipharm et le gouvernement trouvent un repreneur. Les salariés réclament de la part du groupe pharmaceutique un document officiel assurant le maintien de tous les salaires jusqu’à la reprise, ou à défaut la fermeture prévue en 2025.


Une forte mobilisation vendredi matin 22 décembre dans les rues de Gaël (Ille-et-Vilaine), une petite commune de 1600 habitants aux confins du Morbihan et des Côtes d’Armor. Autour de 150 personnes, élus locaux et salariés de la plateforme Easydis, filiale de Casino, ont défilé dans les rues au départ de l’entrepôt jusqu’à la mairie. Un débrayage des personnels avait lieu au même moment.
Cette plateforme, la seule dans le grand ouest pour Casino, emploie 200 personnes. Alors que les magasins de l’entreprise de grande distribution, qui croule sous les dettes, sont en passe d’être rachetés, l’avenir de la plateforme est très incertain.

Une grève inattendue des salariés français d’Eurotunnel, la société gestionnaire du tunnel sous la Manche, a provoqué la fermeture temporaire de l’ouvrage, jeudi 21 décembre. De nombreux trains ont été annulés. Les négociations entre les syndicats et la direction de l’entreprise, au sujet d’une prime, ont été "porteuses de résultats", selon l’intersyndicale. Le travail a donc repris progressivement en début de soirée, 

Reprise dans un climat tendu après trois semaines de grève chez ArcelorMittal Dunkerque. Les grévistes n’ont pas eu gain de cause sur les négociations salariales annuelles, au moment où les démissions se multiplient chez le géant sidérurgique.

Les salariés du Centre Pompidou Beauboug prolongent le préavis de grève jusqu’au 15 février 2024. Le mouvement social, démarré le 16 octobre 2023, s’est durci, conduisant à la fermeture complète de l’établissement public du 23 décembre au 5 janvier et les portes sont restées closes jusqu’au dimanche 7 janvier.

International

...Ici, au Royaume-Uni, nous avons connu la plus grande vague de grèves depuis des décennies, avec des centaines de milliers de personnes impliquées dans des actions revendicatives, dont beaucoup pour la première fois. Pourtant, pratiquement toutes ces grèves se sont soldées par des défaites et par des accords salariaux encore inférieurs au taux d’inflation. Les syndicats n’ont clairement pas tenu leurs promesses, sabotant activement les luttes. Un signe d’espoir a été l’action des travailleurs des plates-formes pétrolières en mer du Nord. Ils ont organisé un comité de grève, indépendant des structures syndicales, et mené deux grèves sauvages sur 19 plates-formes. Cela a porté ses fruits, avec la conclusion d’une nouvelle négociation collective en décembre dernier. Les syndicats ont tenté de dissuader les travailleurs de prendre des mesures sauvages, puis, généralement, ont revendiqué la victoire ! Les travailleurs de la mer du Nord ont fourni un brillant exemple de la manière dont les grèves peuvent être menées avec succès. Ces leçons doivent être prises en compte par tous les travailleurs qui entrent en lutte. Ils doivent compter sur eux-mêmes et créer leurs propres organisations indépendantes telles que des comités de grève et des assemblées de masse. (Groupe anarchiste communiste de Grande-Bretagne).

Allemagne : une grève ferroviaire de trois jours et des agriculteurs en colère ont paralysé le pays. Les conducteurs de trains étaient appelés à la grève du 10 au 12 janvier soir au sujet de leurs salaires et du temps de travail, à l’appel du syndicat GDL, après l’échec des négociations avec l’opérateur public Deutsche Bahn (DB). La DB avait prévu des perturbations "massives", recommandant aux voyageurs d’"éviter tout déplacement inutile" pendant la grève.
Les voyageurs espérant se rabattre sur la voiture sont également déçus. Depuis lundi 8 janvier, des milliers d’agriculteurs protestent contre la politique agricole du gouvernement. Des convois de tracteurs bloquent des entrées d’autoroutes dans tout le pays. Les agriculteurs expriment leur colère depuis décembre contre la décision du gouvernement de réduire des subventions au secteur en raison d’un rappel à l’ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l’Allemagne.

Insubordination Salariale 20 01 2024

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