Accueil > Courant Alternatif > *LE MENSUEL : anciens numéros* > Courant Alternatif 2023 > 332 été 2023 > Insubordination Salariale 332

CA 332 été 2023

Insubordination Salariale 332

samedi 2 septembre 2023, par Courant Alternatif


CHRONOPOST DPD RSI
Les 3 piquets de grève restent mobilisés. Du côté des préfectures Nanterre, Evry et Créteil, les réponses restent très dures. 17 régularisations sur 83 pour les RSI, avec des premières OQTF qui tombent. Parmi les refus, plusieurs camarades entraient dans la circulaire Valls. 12 dossiers déposés auprès de la préfecture d’Evry (dont les 6 premiers déposés depuis plusieurs mois n’ont pas eu de réponse). 28 dossiers déposés à Créteil (sur 200 potentiels). La préfecture ne veut pas entendre parler des autres… et dans le même temps des OQTF sont tombées sur les lycéen .nes du 94.
Malgré tout, les camardes et leurs soutiens restent mobilisés et combatifs. Le 17 juin, la manif régionale contre le projet de loi Darmanin contre l’immigration partira du RER de Maisons Alfort pour aller sur le piquet de grève des « Chronopost et de leurs soutiens » à Alfortville. Espérons, que les franciliens oseront dépasser le périphérique pour aller manifester en banlieue.
(Sources : communiqués du CTSPV et de SOLIDAIRES 94)

Plus que jamais CONTRIBUONS FINANCIÈREMENT À LA LUTTE

VERTBAUDET
Une belle victoire : 90 à 120 € d’augmentation avec un treizième mois et une clause de revoyure en cas d’inflation de plus de 2%. 30 intérimaires embauchés en CDI (à partir du 1er mai) et pas de sanctions disciplinaires à l’encontre des grévistes. Quand on a en mémoire les violences subies par les salariées, cette victoire doit être un encouragement pour toutes les ouvrières et tous les ouvriers.
(Source CGT)

MECACHROME TOULOUSE
Nous relayons un texte écrit par des ouvriers de Mécachrome, dont nous publions des extraits.
L’année dernière, les travailleurs de l’usine Mécachrome à Toulouse ont combattu pour des augmentations de salaire, en mettant de côté, les habituelles méthodes de lutte de la CGT, en fonctionnant en AG ouverte, en démocratie directe, et en exigeant que le syndicat obéisse aux décisions prises en assemblée par les travailleurs.

Ce mode d’action n’a effectivement pas plu à certains syndicalistes officiels, quelle que soit l’étiquette dont ils se revendiquent, et cela n’a pas plu, non plus, à la direction.

Cette année, il y a eu à nouveau des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) pour les salaires, et cette fois-ci une grande surprise pour les ouvriers de cette usine, un nouveau syndicat venait d’être créé, le fameux syndicat FO, si précieux pour le patronat de l’aéronautique. Et en effet, les syndiqués de cette nouvelle centrale ne sont autres que des cadres dirigeants et des cadres tout court, des agents de maîtrise, mais aucun ouvrier. […]
Les convocations aux AG, à l’appel de FO mais aussi avec la complaisance ou complicité (comme on voudra) de la CGT, on nous a imposé, d’entrée de jeux, un vote à bulletin secret. Nous devions voter, si nous étions d’accord avec les propositions de la direction ou non, et si nous voulions entamer une lutte ou non, sans concertation ni info avec les ouvriers qui de fait étaient mis devant le fait accompli. De ces négociations NAO la 1ʳᵉ réunion et seconde réunion des syndicats avec la directions- aucune info ne nous a été communiquée ; nous étions dans l’expectative, et subissions complètement leurs magouilles.

Les résultats de ces votes ont donné, dans un premier temps, que quasiment tous les sites Mécachrome du territoire français, n’étaient pas d’accord avec la proposition de la direction, à savoir 2% d’augmentation générale et 2% d’augmentation individuelle pour les ouvriers, 3% d’augmentation générale et 1% d’augmentation individuelle pour les agents de maîtrise, 4% d’augmentation individuelle pour les cadres et 70 € de talon.

La direction a donc revu sa copie, et a proposé plus tard 4% d’augmentation générale et 0% d’augmentation individuelle pour les ouvriers, avec un talon de 90 €. Pour les agents de maîtrise 3% d’augmentation générale et 1%d’augmentation individuelle, et enfin pour les cadres 4% d’augmentation individuelle avec un minimum de 90 € ! […]

Et il faut comprendre que, dorénavant, à chaque convocation des syndicalistes pour des AG d’infos, on subira la présence de FO, dont le principal animateur n’est autre que le directeur « prod » en personne, et tous ses potes cadres. Cela rebute fortement les ouvriers à participer à ces mascarades d’AG. Finalement, sans info ni retour de nos syndicalistes officiels et responsables, ils ont signé l’accord de la direction, comme l’a voulu la direction, au nom bien entendu de la démocratie.
Texte transmis par la CNT AIT Toulouse
Texte complet sur https://cntaittoulouse.lautre.net/s...

Boulogne : les salariés de Pescanova poursuivent leur mouvement
En désaccord sur les salaires, les ouvriers de l’usine de cuisson de crevettes Pescanova ont entamé la troisième journée de leur mouvement. Des discussions ont eu lieu avec la direction mais elles n’ont toujours rien donné de concret. Une trentaine d’agents ont à nouveau débrayé.
Ils sont en désaccord sur les salaires à la suite du « dialogue » engagé dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, les fameuses NAO menées dans toutes les entreprises de France. La direction a proposé une hausse des salaires de 3,5 % pour les ouvriers, et un peu moins pour les employés et agents de maîtrise. La CGT exige 6 %.
Les négociations ont repris à l’occasion d’une visio-conférence avec la directrice des ressources humaines depuis son bureau de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. En attendant le retour de la direction, les salariés maintiennent leur mouvement et prévoient de l’intensifier si rien ne bouge.
Dans le même temps Carrefour vient de signer un accord d’approvisionnement avec Crusta C et Pescanova, deux acteurs de la crevette à Boulogne. Des crustacés certifiés et sans OGM. Un moyen de pression pour les grévistes ?
(Source OCL Boulogne)

Tisséo  : le conflit se durcit
Après sept journées de grève depuis le 11 avril et plusieurs autres de filtrage à la sortie des bus, le conflit social s’est durci chez Tisséo Voyageurs avec le blocage total et simultané des trois dépôts de bus et du tramway les jeudi 8 et vendredi 9 juin. À l’exception des quelques lignes sous-traitées à des entreprises privées, aucun bus du réseau et aucun tram n’ont circulé. Les grévistes, à l’appel de l’intersyndicale SUD, CGT, FNCR et CFDT, n’ont pas laissé sortir les véhicules, faisant monter encore d’un cran la pression dans ce conflit qui s’enlise. Les agents réclament toujours le maintien de la clause qui leur assurait des hausses de salaires équivalentes à l’inflation.
Chaque jour, les bus Tisséo transportent quelque 260 000 personnes dans l’agglomération. Et le tram 47 000 (la branche T2 vers l’aéroport est à l’arrêt pendant trois ans pour cause de travaux de la 3e ligne de métro). Ce qui représente donc 307 000 personnes par jour impactées par la grève jeudi et vendredi. Et encore, c’est sans tenir compte de la fréquentation en soirée du métro puisque celui-ci s’arrête ces jours-ci à 19 h 15.
Et ce n’est pas fini puisque l’intersyndicale annonce des filtrages pour lundi, mardi et mercredi. D’autres idées sont dans les tuyaux : la fête de la musique le 21 juin, la coupe du monde de rugby en septembre… Par ailleurs le Préfet a répondu favorablement à la demande de médiation faite par l’intersyndicale.
(Source La Dépêche)

Grève inédite à Disneyland Paris !
Après trois premières journées de grève réussies, les employés du parc d’attractions Disneyland Paris ont débrayé à nouveau le 6 juin. Les rémunérations, insuffisantes au regard de l’inflation et une organisation du temps de travail jugée délétère, donnent lieu à un mouvement historique.

LA POSTE en MARTINIQUE
Les facteurs de l’île se plaignent de leurs conditions de travail, en lien avec la distribution de la publicité. Ils dénoncent une surcharge de travail consécutive à "des dysfonctionnements affectant cette activité supplémentaire". La distribution du courrier et des colis, qui avait été totalement perturbée durant plusieurs semaines, a pu partiellement reprendre avec le personnel non gréviste suite à l‘ordonnance du juge des référés demandant le déblocage des sites totalement ou partiellement bloqués par les grévistes. Des négociations sont en cours mais n’ont pas encore abouti sur les compensations financières exigées par les grévistes.

Conditions de travail "infernales", trop d’enfants confiés par la justice, les agents de la Maison de l’enfance à Orléans étaient en grève le 1er juin. Les agents en grève demandent des structures supplémentaires que le département serait prêt à ouvrir. Mais la Maison de l’enfance se heurte, aussi, à un problème de recrutement.

Les grévistes de l’Ehpad des jardins du château d’Aiffres, mobilisés depuis 42 jours, demandent un rendez-vous en urgence avec le conseil départemental des Deux-Sèvres. Un piquet de grève devant les locaux de la collectivité a été installé le 5 juin. Les grévistes réclament toujours la création d’un sixième poste d’aide-soignant et une réorganisation des horaires de nuit. Dans cet établissement géré par le groupe Médicharme, les discussions avec la direction n’ont rien donné jusqu’ici. Par cette action, les grévistes veulent interpeller le Département, un des financeurs des Ehpad.

Les éclusiers du Canal du Midi se sont mobilisés le lundi de Pentecôte à l’appel de la CGT. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme une automatisation à outrance des écluses, avec un impact direct sur l’emploi. En l’espace de vingt ans, 117 postes d’éclusiers ont disparu sur le Canal des Deux-Mers, de Bordeaux à l’étang de Thau dans l’Hérault. Pour faire face à la fréquentation estivale, « Voies Navigables de France » fait appel à une centaine de CDD saisonniers, d’après l’organisation syndicale. La sécurité des plaisanciers est aussi en jeu.

Cela fait presque 100 jours que 29 des 76 salariés de la société Constructel (les Abymes - Guadeloupe), sous-traitant de l’opérateur Orange, sont en grève. Ces techniciens affiliés à l’UTT-UGTG (Union des travailleurs de la télécommunication) sont en effet mobilisés depuis le 7 février dernier ; ils réclament l’application pleine et entière de la convention collective du BTP. Le syndicat a décidé de faire appel à l’inspection du travail, en tant que médiatrice.

SONELOG, site de logistique de matériel électronique, au Pontet dans le Vaucluse (NDLR : suite du mois dernier)
Victoire amère ! Pour rappel, le travail avait repris le 17 avril : les grévistes qui réclamaient 1.000 euros avaient finalement obtenu une prime 800 euros de la direction de l’entreprise de matériel électrique après près d’un mois de conflit. Depuis, une dizaine de salariés ont reçu des courriers de licenciement pour faute lourde après plusieurs semaines de blocage du site, une dizaine d’autres étant mis à pied trois jours. Les trois salariés protégés, représentants CGT étaient, eux, convoqués le 30 mai devant l’inspection du travail, comme le veut la procédure légale.

Personnel de santé ukrainien : licenciements et salaires réduits
En mai 2023, le personnel du Centre de traitement clinique et de diagnostic du Conseil régional de Zaporijia a été réduit de moitié. L’administration a présenté aux employé·es l’arrêté « Sur la suspension de certaines dispositions de la convention collective », en référence à la loi 2136 du 15 mars 2022, dont l’article 11 permet la suspension de toute partie de la convention collective en relation avec l’introduction de la loi martiale.
Trois clauses de la convention collective ont été suspendues. La première concerne les indemnités d’ancienneté. Le deuxième point concerne les paiements pour service continu dans des conditions de risque d’infection par la tuberculose. Ce point est très important. Il s’applique exclusivement au service de la tuberculose. Leurs prestations de santé ont également été supprimées. Ces trois points ont été suspendus pendant la durée de la loi martiale. Les salaires ont donc été divisés par deux. Aujourd’hui, ils sont exactement trois fois inférieurs à ce qu’ils devraient être pour les médecins des zones de première ligne.
En outre, l’incidence de la tuberculose a augmenté de manière significative. En particulier, le nombre de cas chez les enfants a augmenté de 20 %.
En outre, un appel a été envoyé au comité central du syndicat des travailleurs de la santé d’Ukraine. Ils et elles ont également rencontré un député. Cependant, en mai, elles et ils ont continué à recevoir des salaires amputés.
(Source https://laboursolidarity.org/fr/)

Appel contre l’apartheid lancé par des syndicats palestiniens
Le mouvement syndical mondial, qui a joué un rôle clé et a été une grande source d’inspiration dans son engagement en faveur des droits des travailleurs et des droits de la personne en général, a fait preuve d’une solidarité de principe avec les opprimés du monde entier, en adoptant des sanctions concrètes et novatrices contre les régimes oppressifs, sous l’égide des travailleurs.
La destruction systématique de l’économie palestinienne par Israël, les lois discriminatoires et racistes et les restrictions à la liberté de circulation et d’association ont un impact significatif sur les droits et les conditions de travail des travailleurs palestiniens.
Inspirée par la solidarité massive des travailleurs avec la lutte qui a mis fin à l’apartheid en Afrique du Sud et avec la lutte palestinienne en cours pour la liberté, la justice et l’égalité, et sur la base du consensus existant entre les principales organisations palestiniennes, israéliennes et internationales de défense des droits de la personne, ainsi que des experts des Nations Unies, qu’Israël commet le crime contre l’humanité qu’est l’apartheid,
Nous, organisations syndicales et syndicats professionnels palestiniens soussignés, demandons instamment à tous les syndicats, fédérations syndicales et syndicats professionnels du monde entier de contribuer au mouvement anti-apartheid initié par les Palestiniens en prenant des mesures significatives pour soutenir les droits des travailleurs palestiniens et du peuple palestinien dans son ensemble à faire cesser le système d’occupation, de colonisation et d’apartheid, y compris en :

  • Excluant des marchés publics les entreprises et les banques israéliennes et internationales qui sont complices de l’apartheid et de l’occupation militaire par Israël, y compris des colonies illégales ;
  • Désinvestissant des fonds de pension des obligations de l’État d’Israël (#BreakTheBonds) et de toutes les entreprises et banques israéliennes et internationales qui sont complices de l’occupation et de l’apartheid israéliens ;
  • Mobilisant les travailleurs portuaires et leurs syndicats pour qu’ils s’abstiennent de charger/décharger les navires israéliens, comme cela a été fait à Oakland, en Californie, et ailleurs, en s’inspirant des mesures héroïques prises par les travailleurs portuaires du monde entier pour suspendre le commerce maritime avec l’Afrique du Sud sous le régime de l’apartheid ;
  • Faisant pression sur les conseils municipaux pour qu’ils mettent fin à toute relation de complicité avec l’apartheid israélien, notamment en excluant de leurs marchés publics toutes les entreprises impliquées dans de graves violations des droits de l’homme dans le monde, y compris les colonies illégales et le système d’apartheid d’Israël à l’encontre des Palestiniens ;
    Et en faisant pression sur votre gouvernement/parlement pour qu’ils :
  1. Soutiennent les efforts des Nations unies pour enquêter sur l’apartheid israélien et reconstituer le Comité spécial des Nations unies contre l’apartheid et le Centre des Nations unies contre l’apartheid ;
  2. Enquêtent et poursuivent les personnes et les entreprises responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans le cadre du régime israélien d’occupation illégale et d’apartheid ;
  3. Interdisent le commerce des armes et la coopération militaro-sécuritaire avec Israël ;
  4. Suspendent les accords de libre-échange avec Israël ; Interdisent le commerce avec les colonies israéliennes illégales et mettent fin aux activités des entreprises avec les colonies israéliennes illégales.

12 avril 2023

(Source : https://laboursolidarity.org/fr/)

Rubrique écrite à la mi-juin. Sauf indication contraire, ce sont les médias dits régionaux qui nous ont servi de base. Devant le nombre de conflits répertoriés, nous avons dû faire des choix forcément subjectifs.

Répondre à cet article


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette