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CA 335 décembre 2023

Marche pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah

lundi 18 décembre 2023, par Courant Alternatif

Dans le contexte de la guerre d’Israël contre le Hamas, la manifestation de soutien à Georges Ibrahim Abdallah prévue samedi 20 octobre devant la prison de Lannemezan a été interdite par le préfet des Hautes-Pyrénées. Emprisonné depuis 40 ans Georges Ibrahim Abdallah, activiste palestinien, co-fondateur, en 1979 des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), est le plus vieux prisonnier politique de France, alors qu’il est libérable depuis 1999 ! *


Manif interdite..?

Malgré la confusion liée à l’interdiction de la manifestation par l’Etat qui n’a été levée que très peu de temps avant le début du rassemblement (audience du samedi 21 au matin, autorisation à 13h15 pour un rassemblement prévu à 14h), de nombreux collectifs, partis politiques, syndicats, militant.es étaient présents, venu.es de loin (Nord, Belgique, Paris, Marseille) ou de plus près (Pays Basque, Occitanie…) afin d’exiger, comme lors des marches précédentes, la libération immédiate du communiste libanais, militant de la cause palestinienne, emprisonné en France depuis 1984.

Il y avait entre 300 et 400 manifestant.es (l’an dernier nous étions près de 1000 manifestant.es). Cette baisse importante de la mobilisation est due à l’interdiction de la manifestation qui a provoqué des cafouillages et a conduit au choix de certain.es organisations d’annuler des bus prévus en partance de Paris et de Bordeaux ; et qui ont forcé d’infatigables militant.es à s’organiser pour faire la route par leurs propres moyens depuis Paris. En revanche les bus depuis Marseille ont été maintenus.

Le rassemblement à Lannemezan a, cette année, eu lieu non pas à la gare mais devant le Madrigal, squat d’un ancien hôtel ouvert depuis 2019 par les Gilets Jaunes et qui, depuis, sert de point de ralliement pour de nombreuses luttes locales. Un lieu libertaire, dont les occupants-militants s’étaient préparés pour offrir aux manifestant.es un accueil chaleureux, avec repas et discussions, avant de participer eux aussi à la marche.

Les premières prises de parole se sont faites devant le Madrigal

Un militant du Collectif 65 pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a rappelé l’interdiction de la manifestation, puis le référé devant le Tribunal administratif de Pau qui a fini par l’autoriser.
Le porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP) a pris la parole pour, entre autres, rappeler la situation de Mariam Adudaqa, cette militante du droit des femmes à Gaza et membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), venue en France pour une série de conférences. Arrêtée le 16 octobre, elle s’est vu signifier à Marseille un arrêté d’expulsion « en urgence absolue » pris par Darmanin (un acte de répression de plus), arrêté qui a été suspendu le 20 octobre par le tribunal administratif de Paris.
Deux porte-paroles du comité départemental CGT du Nord se sont exprimés pour rappeler leur solidarité avec leur secrétaire général Jean-Paul Delescaut, arrêté pour ‘apologie du terrorisme’ à son domicile vendredi 20 octobre à 6h du matin ainsi qu’une salariée secrétaire administrative du syndicat.
Parmi les manifestant.es, était présent un ancien prisonnier basque qui a effectué 32 ans de prison, dont de longues années à Lannemezan aux côtés de Georges. Il n’a pas pu s’exprimer car sa libération conditionnelle le lui interdit.

Le cortège s'est élancé vers 14h30 du Madrigal pour rejoindre la prison

Les manifestant.es lançaient des slogans vifs et vindicatifs : « Il est de nos luttes, nous sommes de son combat ! », « Palestine vivra, Palestine vaincra ». Pas de pancartes, mais quelques banderoles et de nombreux drapeaux palestiniens ainsi que de groupes politiques.
Il y avait un mélange de générations, mais beaucoup de jeunes communistes, de Révolution Permanente, des antifascistes ; une jeunesse militante très organisée qui affiche son soutien indéfectible à la cause palestinienne ainsi qu’aux différents modes de luttes choisis par le peuple palestinien.

Devant la prison

Il y a eu d’autres prises de parole dont celle d’une des co-fondatrices du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah (CLGIA) en 2004.
Le secrétaire général de l’union départementale CGT des Bouches du Rhône a tenu un discours de soutien inconditionnel à la Palestine, et a mis en garde contre « celles et ceux de notre camp ou qui se prétendent de notre camp, qui font le choix du pinaillage, qui participent à brouiller les repères idéologiques et à laisser penser que ce conflit-là dépasserait l’affrontement de classe (...) Ou on est du côté des travailleurs ou on est du côté des exploiteurs. Celui qui se mettra au milieu de la barricade, il morflera des deux côtés (...) »
D’autres représentant.es se sont exprimé.es : du PC Belge, de Révolution Permanente, du NPA, du Collectif Palestine Vaincra, de la Campagne unitaire pour la libération de d’Abdallah, de Solidaires, de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire) …
La liaison téléphonique avec des militant.es libanais.es qui organisaient en même temps une manifestation devant l’ambassade de France au Liban n’a pas pu avoir lieu, pour des problèmes techniques
Comme les années précédentes, secouage des grilles de l’enceinte de la prison, pas mal de barouf en tapant dessus avec des cailloux, réponses des prisonniers audibles par moment. Quelques jets de pierres vers l’intérieur, et des fumigènes qui brûlent au sommet de la grille.

La dispersion a eu lieu vers 16h30

L’émotion était très forte, de par la situation en Palestine mais aussi de ces 39 années que Georges Abdallah a passées en prison. Les prises de paroles étaient plus spontanées que les années précédentes, plus concises aussi, un peu plus indépendantes des appareils politiques.

Finalement quelques centaines de militant.es, malgré les pressions, les interdictions, la répression, n’ont pas fait l’impasse sur cette mobilisation du 21 octobre, considérée comme une priorité pour exprimer une solidarité internationaliste, dans le contexte d’une offensive militaire meurtrière de l’occupant israélien soutenu par toutes les puissances occidentales, dont la France et les États-Unis.

Des participant.es à la marche

* intro de la Commission Journal, intertitres de la maquette

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