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CA 326 Janvier 2023

PROJET DE FILM AVEC HENRI SIMON

Note d’intention & APPEL À SOUSCRIPTION

vendredi 20 janvier 2023, par Courant Alternatif


L’auteure réalisatrice, Isabelle Bourgueil, a créé en 2005 une maison d’édition, L’or des fous. Elle se prend au jeu du cinéma quand elle monte un collectif et des ateliers de cinéma avec des adolescents d’un centre social en Cévennes. En 2014 et 2015, ce collectif (adultes et enfants) réalise deux courts- métrages, Le Bonheur au lit et à la ligne et By the way somos todos cousins. Puis elle suit les cours du Master 2 de réalisation documentaire aux Ateliers Varan. Son film de fin d’études, L’Autre Côté [1], a reçu un bon accueil dans les festivals et le prix Jean-Rouch-Occitanie en 2016. Il n’y a pas de père, il n’y a que des fils, son premier long métrage, est en cours de montage, production Les films de la Boussole.

Le projet de film avec Henri Simon, à l’occasion de son centième anniversaire, est né de discussions avec Anne, la fille d’Henri, une amie. Je connaissais le bulletin Échanges. Henri participera au groupe Socialisme ou Barbarie puis créera avec d’autres personnes les groupes ICO, ILO et Échanges. J’ai lu une partie de sa correspondance (éditions Acratie) et d’autres écrits autobiographiques. Il m’a fallu des mois pour entrer dans son monde. Les trois films réalisés à son sujet sont des films courts qui ne permettent pas de percevoir le temps long d’Henri. Un siècle ! Toute sa vie, et sans répit, Henri se soucie du temps social, des luttes, des grèves. Devant la caméra, sa parole s’écoule comme un fleuve.

À partir d’un choix de lettres entre Henri et Gaston (Davoust ou Chazé) et d’extraits autobiographiques plus personnels, je tente de comprendre ce qui soulève cet homme, comment il s’engage, quels sont les failles entre son espace domestique et l’espace de l’engagement.

Mon impression est que dans ces groupes de « gauche radicale », certaines personnes considérées comme intellectuels courent après les ouvriers pour les rattacher à une cause. Henri n’a pas besoin de cela. Tous ces hommes, qu’ils soient intellectuels ou ouvriers, rêvent d’une « révolution totale et mondiale », laissant parfois d’autres sujets au bord du chemin, entre autres les femmes souvent reléguées en amoureuse, secrétaire, mère ou ménagère. Des idées, des mots et des faits entraînent scissions, défaites et disparitions des groupes ; des mots comme avant-garde, parti, bureaucratie, organisation, entérinent la séparation entre des ouvriers et des intellectuels irréconciliables.

Croiser l’intime et la chose publique à travers des entretiens, filmer la lecture d’extraits de lettres par deux jeunes qui vivent en retrait du salariat, filmer les maisons de Dammarie où Henri et sa première famille vivaient et retrouver Bergerette, la maison de Chazé et d’Edith. Henri a connu une deuxième vie à Londres et Paris avec Janet et leur fille Claire. Mélanger les temps et les époques, suivre des fils qui se brisent ou s’étirent, s’arrêter de temps en temps. Partir du corps d’Henri c’est chercher cent ans d’amours et d’histoire sociale dans la chair d’un homme. Le bulletin Échanges paraît toujours et le même Henri écrit toujours la plupart des articles. La vie d’un homme qui tient sa route, et son regard sur le monde actuel.

Ce dont nous avons besoin : 6 000 euros (je précise que je ne me rémunère pas). Déplacements, enregistrements, achats de matériels, frais généraux : 1 000 euros. Montage : 5 000 euros. Ce film n’est pas un film de commande, c’est bien mon regard et ce qui se passe entre Henri, les écrits d’Henri et moi.

Isabelle Bourgueil, novembre 2022

Adresser votre participation à l’ordre d’ Échanges : Echanges et mouvement BP 241 - 75866 Paris Cedex 18, en précisant « film » au dos du chèque.

Almanach 1922
Année funeste que ce 1922 ! En février, naît le Guépéou qui remplace la Tchéka.
Deux mois plus tard, en avril, Joseph Staline devient secrétaire général du parti communiste de l’Union soviétique tandis que Lénine enchaîne les attaques cérébrales. C’est la fin d’une époque avec un tournant qui se concrétise le 30 décembre par signature du traité de fondation de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) par la RSFSR, l’Ukraine, la Biélorussie et la Transcaucasie.
Le 25 novembre la chambre des députés et le sénat votent les pleins pouvoirs à Mussolini pour un an.
Heureusement, au milieu de ces horreurs, une lueur d’espoir apparaît. C’est le 25 novembre également que naît notre camarade Henri Simon qui vient de fêter ses 100 ans… Bon anniversaire, Henri, et que le « nouveau mouvement » continue longtemps à te fournir de la matière pour animer le bulletin du réseau Echanges et mouvement.

A voir en ligne
Henri Simon, Histoire d’un (non) militant
film de 50 minutes réalisé par Jeanne Neton

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